Le témoin, seulement désigné par le nom de code GFA, avait été rappelé à la barre après avoir admis qu'il avait fait un faux témoignage dans une précédente déposition devant le même tribunal.
Il a disparu alors qu'il était sous la garde du tribunal dans une maison sécurisée.
Les « maisons sécurisées » sont des villas ordinaires disséminées dans la ville d'Arusha et souvent ceintes de longs murs, visant à protéger l'identité des témoins et à les mettre à l'abri d'une quelconque influence extérieure.
Dans la maison, GFA avait cependant laissé une note selon laquelle il se rendait chez une amie, sans indiquer le nom de cette dernière ni le lieu où elle résidait. Dans la note, le témoin se plaignait de ne pas avoir reçu les 400 dollars qu'il avait demandés au greffe pour pouvoir ensuite les envoyer à sa famille.
Les autres effets personnels de GFA avaient été retrouvés intacts.
GFA avait d'abord témoigné pour l'accusation dans plusieurs procès, dont celui de 4 ex-ministres du gouvernement intérimaire en place pendant le génocide de 1994. Parmi les accusés, figure l'ex-ministre des Affaires étrangères, Jérôme Bicamumpaka. Plus tard, le témoin avait contacté la défense de Bicamumpaka pour lui dire qu'il avait menti lors de son témoignage à charge.
La chambre avait alors autorisé les défenseurs de l'ex-ministre à aller rencontrer le témoin en présence d'un représentant du procureur. La rencontre eut lieu à Kampala, en Ouganda.
Avant de passer à sa nouvelle audition, la chambre lui avait expliqué qu'un faux témoignage est passible de sanctions. Il avait alors demandé l'ajournement pour bénéficier de l'assistance de juristes.
Quelques jours plus tard, le tribunal annonçait la disparition du témoin.
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