Pendant le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, le docteur Uwambazimana travaillait à l'hôpital universitaire de Butare (sud) où elle a repris ses activités après la guerre, selon la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands lacs (LDGL).
Elle est accusée d'avoir incité le personnel de l'hôpital à tuer les Tutsis et d'avoir arraché les perfusions des malades Tutsis, a rapporté lundi sur son site internet, cette organisation sous-régionale basée à Kigali.
A la dernière audience, le 24 septembre, elle a rejeté en bloc, devant la juridiction gacaca de la ville de Butare, toutes ces accusations, a poursuivi la LDGL qui comprend une vingtaine d'associations de défense des droits de l'homme du Rwanda, du Burundi et la RDC.
Le docteur Uwambazimana a expliqué, dans sa défense, qu'il y avait, à l'hôpital universitaire, beaucoup de miliciens Interahamwe et de militaires qui venaient enlever les malades pour ensuite les tuer en d'autres endroits. Elle a souligné qu'elle ne pouvait rien faire, en tant que médecin, face à ces tueurs, qui étaient devenus, selon elle, des animaux sauvages.
Cinq personnes ont déposé ce jour-là, en faveur de l'inculpée et aucun témoignage à charge n'a été entendu.
Plusieurs médecins qui travaillaient en 1994 à l'hôpital universitaire de Butare ont été jugés par la juridiction gacaca de l'endroit, dont certains ont été condamnés pour leur rôle dans le génocide de 1994.
Inspirées des anciennes assemblées villageoises rwandaises lors desquelles « les sages » tranchaient des différends, les juridictions gacacas sont chargées de juger la plupart des responsables présumés du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.
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