06.10.08 - TPIR/MILITAIRES II - LE MAJOR NZUWONEMEYE DANS LE BOX DES TEMOINS POUR SA PROPRE DEFENSE

Arusha, 6 octobre 2008 (FH) - Au premier jour de son témoignage pour sa propre défense devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), le major François-Xavier Nzuwonemeye, a affirmé lundi que le bataillon de reconnaissance qu'il commandait était fatigué par la guerre et voulait la paix, après la signature en août 1993 des accords de paix.

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Ces textes, fruits d'âpres négociations menées à Arusha, la même petite ville tanzanienne où siège aujourd'hui le TPIR, furent signés par le gouvernement rwandais et les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR, aujourd'hui au pouvoir).

L'une des thèses du procureur dans plusieurs affaires au TPIR est que des éléments extrémistes au sein de l'armée gouvernementale ont tout fait pour saboter la mise en application de ces accords qui prévoyaient, notamment, la création d'une armée nationale à partir des forces belligérantes.

«Au bataillon de reconnaissance, les militaires, toutes catégories confondues, étaient pour la mise en application des accords. Ils avaient eu beaucoup de pertes en hommes et en matériels. Ils souhaitaient ardemment que ces accords soient mis en application le plus rapidement possible », a affirmé le major.

Nzuwonemenye a souligné que les hommes de son unité était « les premiers à être confrontés à l'ennemi » chaque fois que des hostilités s'ouvraient. « Ils n'en voulaient plus de cette guerre dévastatrice », a-t-il dit. A propos des forces gouvernementales, il a affirmé que « beaucoup de choses avaient été faites au 6 avril 1994 (date de l'assassinat du président Juvénal Habyarimana) pour la mise en application des accords ». Ainsi selon lui, la partie gouvernementale avait déjà les nommé les officiers aux postes de commandement qui lui revenaient, aux termes du protocole sur l'intégration des forces belligérantes.

Quant à la troupe, a-t-il poursuivi, « on lui expliquait la démobilisation (qui allait suivre pour certains éléments). « Au niveau de mon unité, j'avais commencé à préparer des programmes pour les combattants de l'APR qui allaient intégrer le bataillon. Ce travail, je l'avais confié à un officier français qui était mon conseiller », a ajouté le major qui poursuit son témoignage mardi.

Nzuwonemeye fut nommé à la tête du bataillon de reconnaissance en novembre 2003.

Il est jugé avec les anciens chefs d'Etat-major de l'armée et de la gendarmerie, les généraux Augustin Bizimungu et Augustin Ndindiliyimana ainsi qu'avec le capitaine Innocent Sagahutu qui commandait un escadron du bataillon de reconnaissance.

Poursuivis pour crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, tous les quatre plaident non coupables. Leur procès s'est ouvert en septembre 2004.

Les deux généraux ont terminé leur défense et le capitaine sera, après Nzuwonemeye, le dernier à présenter ses témoins.

ER/PB/GF

© Agence Hirondelle