RTM, ainsi désigné pour préserver son anonymat, défendait l'ancien vice-président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), Edouard Karemera, jugé avec deux autres anciens responsables de ce parti dissous après le génocide de 1994.
« Il n'y a jamais eu d'entraînements d'Interahamwe à Bwakira », a affirmé le témoin. Les trois accusés dans cette affaire sont notamment poursuivis pour des crimes commis par des Interahamwe, l'aile jeunesse de leur formation politique.
« Le MRND n'avait pas de mot à dire à Bwakira depuis 1991 », a déclaré RTM, en expliquant que le parti présidentiel ne pouvait pas mobiliser la jeunesse dans cette région. Selon un témoin à charge, Matwi, des entraînements de miliciens Interahamwe se seraient déroulés à Bwakira en 1993-1994.
RTM, qui avait 18 ans en 1994, a indiqué que Matwi avait carrément menti.
Le procès se déroule en l'absence de l'ex-président du MRND, malade depuis plusieurs semaines. Les enregistrements vidéo des audiences, y compris ceux des huis clos, lui sont cependant régulièrement envoyés à l'hôpital, sur décision de la chambre.
Le troisième accusé est l'ancien secrétaire général du MRND, Joseph Nzirorera.
Inculpés de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, ces ex-dirigeants nationaux du MRND clament leur innocence.
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