LE PREFET RENZAHO N’AVAIT AUCUNE AUTORITE MILITAIRE, EXPLIQUE LUGAN

  Arusha, 5 septembre 2007 (FH - TPIR/RENZAHO) - Le préfet de la ville de Kigali lors du génocide de 1994, Tharcisse Renzaho, actuellement jugé devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), n’avait aucun pouvoir direct sur les gendarmes ni sur les militaires qui défendaient la ville a insisté Bernard Lugan, un historien français cité comme témoin-expert.

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  Autant pour le maintien et le rétablissement de l’ordre public (MROP), confié à la gendarmerie, que pour la défense du territoire, confiée à l’armée, le préfet était désarmé, a expliqué Lugan à l’agence Hirondelle en s’appuyant les procédures administratives rwandaises et le témoignage d’un officier français, le colonel Michel Rebardey, en charge à l’époque de restructurer la gendarmerie rwandaise.   Dans le premier cas, l’ordre public, le préfet aurait pu réquisitionner la gendarmerie mais elle était engagée contre les rebelles, a expliqué l’historien. Entre 1200 et 1500 gendarmes étaient pourtant présents dans la ville, mais ils étaient directement positionnés en trois endroits du front, selon lui. La ligne entre les belligérants passait en outre a travers le camp Kami où était basée la prévôté a-t-il expliqué.   Pour maintenir l’ordre dans la ville le préfet disposait de 250 policiers municipaux, dont seuls 40 se sont présentés le 7 avril à leur travail a expliqué le chercheur. « C’était la police des marchés » a-t-il expliqué.   Bernard Lugan, maitre de conférence à l’Université de Lyon III a été appelé par la défense du préfet Renzaho au terme de la présentation de sa preuve pour démontrer que le préfet, bien que militaire, n’avait aucun pouvoir pour rétablir l’ordre dans la ville pendant le génocide. Accusé par le procureur d’être un « anarchiste de droite » il a admis cette qualification en y ajoutant une « tendance mousquetaire ».   PB/ER/GF   © Agence Hirondelle