Procès de l'ex-Première ministre du Bangladesh: verdict attendu le 13 novembre

Le tribunal de Dacca qui juge depuis juin par contumace l'ex-Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, pour avoir ordonné la répression des émeutes qui ont précipité sa chute en 2024, rendra son verdict le 13 novembre, a annoncé jeudi le procureur général.

Mme Hasina, 78 ans, qui vit en exil en Inde depuis sa chute, a refusé de se soumettre aux ordonnances de la cour qui la juge pour cinq chefs d'accusation relevant dans le droit bangladais du crime contre l'humanité.

L'accusation a requis la semaine dernière la peine de mort contre l'ex-dirigeante qui a régné sans partage sur le pays pendant quinze ans (2009-2024).

"Si elle croyait en la justice, elle aurait dû revenir", a souligné Md Asaduzzaman, le procureur général du Bangladesh, dans son réquisitoire.

"Elle était Première ministre, mais elle a fui, laissant derrière elle toute la nation. Cette fuite vient appuyer les accusations portées contre elle", a-t-il affirmé, au dernier jour de ce procès qui s'est ouvert le 1er juin.

Pendant plus de quatre mois, des témoins ont défilé à la barre, l'accusant d'avoir ordonné la répression meurtrière.

Selon un bilan de l'ONU, au moins 1.400 personnes ont été tuées pendant ces troubles, la plupart par les forces de sécurité.

Le procureur général Tajul Islam a accusé l'ex-dirigeante d'avoir été "le centre névralgique autour duquel tous les crimes ont été perpétrés" lors de la révolte étudiante.

Outre Mme Hasina, le tribunal a jugé par contumace son ancien ministre de l'Intérieur, Asaduzzaman Khan Kamal, et l'ex-chef de la police Chowdhury Abdullah Al Mamun, placé en détention et qui a plaidé coupable.

Parmi les témoins entendus figurait un homme dont le visage a été déchiqueté par des coups de feu.

L'accusation a également diffusé des enregistrements audio laissant penser que l'ancienne chef du gouvernement avait directement ordonné aux forces de sécurité d'"utiliser des armes létales" contre les manifestants.

Mme Hasina était représentée par un avocat commis d'office, Amir Hossain, qui a affirmé qu'elle avait été "forcée de fuir" le Bangladesh alors qu'elle aurait préféré la mort et être enterrée dans sa résidence.

Selon son parti, la Ligue Awami, désormais interdit, elle "nie catégoriquement" toutes les accusations et dénonce "ce procès-spectacle".

M. Asaduzzaman, le procureur général, a estimé que le procès a été équitable et a permis de rendre justice à toutes les victimes.

"Nous voulons que justice soit rendue pour les deux parties dans cette affaire (...) qui a coûté la vie à 1.400 personnes", a-t-il déclaré.

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