La Croatie commémore le criminel de guerre Praljak après son suicide

Plus de 2.000 personnes ont assisté lundi à Zagreb à une cérémonie à la mémoire du criminel de guerre croate de Bosnie Slobodan Praljak qui s'est suicidé après que sa condamnation à 20 ans de prison ait été confirmée.

Slobodan Praljak avait avalé le 29 novembre le contenu d'une fiole de poison devant les juges stupéfaits du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye qui venaient de confirmer sa condamnation pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis pendant la guerre en Bosnie (1992-1995).

Il est mort quelques heures plus tard à l'hôpital, à l'âge de 72 ans, d'une insuffisance cardiaque. Les premiers résultats de l'enquête ont établi qu'il avait avalé du cyanure de potassium.

Slobodan Praljak a été incinéré samedi au crématorium de Mirogoj à Zagreb lors d'une cérémonie privée en présence de ses plus proches parents et de quelques amis.

Depuis sa mort, les Croates lui ont rendu de nombreux hommages, avec des dépôts de gerbes de fleurs et bougies allumées sur les places de plusieurs villes de Croatie et de Bosnie.

La cérémonie de lundi, organisée par l'association des généraux croates, a eu lieu dans une prestigieuse salle de concert de la capitale.

Le ministre croate en charge des vétérans de la guerre et de hauts responsable du HDZ, le parti de droite au pouvoir, étaient présent dans la salle Vatroslav Lisinski pleine à craquer. Avant la cérémonie, les visiteurs ont signé un livre de condoléances.

Des centaines de personnes qui n'ont pu entrer suivaient la cérémonie sur des écrans géants installés dans les couloirs et l'entrée de la salle.

Plus tard dans la journée, une messe devait être célébrée dans une église de Zagreb à la mémoire du général.

Ingénieur de formation, Slobodan Praljak avait également des diplômes en art dramatique et en philosophie avant de devenir un haut responsable militaire des Croates de Bosnie.

Malgré la confirmation d'une peine de 20 ans de prison pour sa participation à "une entreprise criminelle commune" d'épuration ethnique aux dépens des Bosniaques en 1993 et 1994, Praljak, a été salué en héros par de nombreux Croates, en Bosnie comme en Croatie.

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