30.11.11 - CPI/COTE D'IVOIRE - LAURENT GBAGBO SOUS LE COUP DE QUATRE CRIMES CONTRE L'HUMANITE

La Haye, 30 novembre 2011 (FH) - Laurent Gbagbo devra répondre de crimes contre l'humanité, pour meurtres, viols, violences sexuelles, persécutions et actes inhumains, commis entre le 28 novembre 2010 et mai 2011, selon le mandat d'arrêt délivré par les juges de la Cour le 23 novembre.

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L'ancien président ivoirien devra répondre de ses actes en qualité de co-auteur indirect de ces crimes. Des crimes perpétrés par « les Forces de défense et de sécurité ivoiriennes, appuyées par les milices de jeunes pro-Gbagbo et des mercenaires, à Abidjan notamment dans les environs de l'hôtel du Golf et ailleurs dans le pays », selon le mandat d'arrêt.

La chambre estime que les forces pro-Gbagbo « ont pris pour cible des civils qu'elles pensaient être des partisans d'Alassane Ouattara, et les attaques étaient souvent dirigées contre des communautés ethniques et religieuses spécifiques ».

Selon ce texte, « Laurent Gbagbo et son entourage immédiat avaient convenu d'un plan et (...) étaient conscients que la mise en oeuvre de celui-ci aboutirait (...) à la commission des crimes ». Ils ajoutent que les forces pro-Gbagbo ont exécuté ce plan « en obéissant de façon quasi automatique aux ordres qu'elles avaient reçus. »

Les charges contenues dans ce mandat d'arrêt, qui avait été délivré sous scellés par les juges de la Cour pour permettre le transfert discret de l'ancien chef d'Etat à La Haye, seront signifiées au suspect lors de sa première comparution.

Le procureur avait demandé la délivrance de ce mandat d'arrêt le 25 octobre, 22 jours après avoir été autorisé par les juges à conduire son enquête sur les crimes commis en Côte d'Ivoire. Avant de procéder au transfèrement du suspect, l'interdiction de voyager émise contre l'ancien chef d'Etat par les Nations unies et le Conseil de l'Union européenne, avait du être levée.

« En décembre dernier, nous avons lancé un avertissement à M. Gbagbo et d'autres personnes concernées. Nous y donnons suite aujourd'hui », a déclaré le procureur dans un communiqué. Luis Moreno Ocampo avait notamment mis en garde le chef des Jeunes Patriotes, Charles Blé Goudé. Le procureur précise que son enquête se poursuit et que « nous saisirons la Cour d'autres affaires, quelle que soit l'affiliation politique des personnes concernées ».

SM/ER

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