Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a salué vendredi la décision de fermer l'Agence américaine pour le développement international (USAID), promettant à son tour "d'éliminer les réseaux étrangers" actifs dans le pays d'Europe centrale.
"Aux Etats-Unis, ils ont décidé de passer en revue ligne par ligne" les milliards de dollars d'aide à l'étranger et "nous faisons la même chose à la maison", a déclaré le dirigeant nationaliste, louant "le vent purificateur de la tornade Trump".
"Tout l'argent en provenance des Etats-Unis doit être mis à jour et ceux qui en bénéficient" dans les ONG doivent être "soumis à des sanctions", a-t-il averti lors de son interview hebdomadaire sur une radio proche du gouvernement.
Au pouvoir depuis 2010, Viktor Orban a pris une série de mesures et instauré une autorité de surveillance contre ce qu'il estime être des sortes d'agents de l'étranger. Bruxelles, considérant qu'il s'agit d'une "violation" du droit européen, a saisi la justice à ce sujet.
Conforté par la politique de son "ami" Trump, il veut désormais aller plus loin et juge "le moment venu d'éliminer ces réseaux internationaux, de les rayer de la carte, de rendre leur existence légalement impossible".
L'USAID, créé en 1961 par une loi du Congrès américain, gère un budget de plus de 40 milliards de dollars, destiné à l'aide humanitaire et l'aide au développement dans le monde.
Elle est régulièrement dans le collimateur des dirigeants autoritaires, accusés de vouloir museler la société civile et réduire l'influence des ONG critiques à leur égard.
La Russie, qui avait expulsé l'USAID de son territoire en 2012, s'est félicitée jeudi de la fermeture de cette "machine à s'ingérer dans les affaires intérieures".
Sur la même ligne, M. Orban a fustigé "un outil d'influence politique" pour promouvoir "un agenda pro-migration, anti-famille et anti-genre" et soutenir des mouvements anti-gouvernementaux, comme "en Serbie et en Slovaquie", deux alliés de Budapest secoués par des manifestations massives.
Le dirigeant a par ailleurs annoncé sur X son intention de revoir la place de son pays au sein de la Cour pénale internationale (CPI), à la suite de l'annonce par Donald Trump de sanctions contre cette institution.
La Hongrie a signé le Statut de Rome, un traité international ayant créé la CPI en 1999, ratifié deux ans plus tard, au cours du premier mandat de Viktor Orban.
Mais elle n'a pas validé la convention associée pour des raisons de constitutionnalité et affirme donc ne pas être obligée de se conformer aux décisions de la juridiction basée à La Haye.
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