Les Nations unies ont exhorté lundi Israël et le Hamas à garantir un "traitement humain" à toutes les personnes détenues, disant que les récentes images d'ex-otages israéliens et d'anciens détenus palestiniens "émaciés" étaient "profondément perturbantes".
"Les images d'otages israéliens et de détenus palestiniens émaciés, libérés dans le cadre de la première phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, sont profondément perturbantes", a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme à Genève, Thameen Al-Kheetan, dans un communiqué.
"Nous sommes également profondément préoccupés par la parade publique des otages libérés par le Hamas à Gaza, y compris les déclarations apparemment faites sous la contrainte lors de la libération", a-t-il ajouté.
Thameen Al-Kheetan a également déploré le fait que "les Palestiniens libérés de la détention israélienne ont révélé de tels traitements, ce qui reflète les conditions sévères dans lesquelles ils ont été détenus".
"La manière dont ils ont été libérés soulève également de sérieuses inquiétudes", a-t-il ajouté. "Israël et le Hamas doivent garantir un traitement humain, y compris l'absence de toute forme de torture ou d'abus, à toutes les personnes détenues sous leur autorité".
Selon les termes de l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, dont la première phase est entrée en vigueur le 19 janvier, 33 otages israéliens devaient être libérés en échange d'environ 1.900 prisonniers, pour la plupart palestiniens, détenus dans les prisons israéliennes.
Samedi, ils ont achevé leur cinquième échange d'otages et de prisonniers, avec la libération de trois otages israéliens et de 183 prisonniers palestiniens.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé le Hamas comme étant des "monstres" après la remise des trois captifs, qui sont apparus émaciés et ont été forcés de parler sur une scène flanquée d'hommes armés du Hamas.
L'hôpital qui soigne les ex-otages Or Levy et Eli Sharabi a déclaré qu'ils étaient dans un "état médical précaire", tandis qu'Ohad Ben Ami se trouvait dans un "état nutritionnel grave".
Soixante-treize des 251 otages capturés lors de l'attaque se trouvent toujours à Gaza, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.
Parmi les prisonniers libérés des prisons israéliennes, le Club des prisonniers palestiniens a indiqué que sept d'entre eux devaient être hospitalisés, dénonçant la "brutalité" et les mauvais traitements subis en prison.
Thameen Al-Kheetan a rappelé à toutes les parties au conflit que la torture et les autres formes de mauvais traitements infligés à des personnes protégées constituaient des crimes de guerre et que les personnes reconnues coupables devaient être condamnées à des peines proportionnelles à la gravité de leur comportement.
"Nous réaffirmons que la prise d'otages est un crime de guerre", a-t-il déclaré. "Le Hamas doit libérer immédiatement et sans condition tous les otages, et Israël doit libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues arbitrairement".