13.06.12 - CPI/LUBANGA - TRENTE ANS DE PRISON REQUIS CONTRE THOMAS LUBANGA

Arusha, 13 juin 2012 (FH) - Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a requis mercredi 30 ans de prison contre l'ancien chef de milice congolais Thomas Lubanga, reconnu coupable de crimes de guerre en 2002 et 2003. L’audience était retransmise par satellite.

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« L'accusation requiert de la part de la chambre qu'elle impose une peine de 30 ans de prison », a déclaré le procureur à la reprise de l’audience en début d’après-midi.

Ancien président de l’Union des patriotes congolais (UPC), Thomas Lubanga est la première personne jugée par la CPI. Le 14 mars, il a été reconnu coupable d’avoir, entre le 1er septembre 2002 et le 13 août 2003, enrôlé des enfants de moins de 15 ans dans ses troupes et de les avoir fait participer activement aux combats. Les juges ont conclu que Thomas Lubanga avait participé à un plan destiné à s’emparer militairement et politiquement de l’Ituri, un district de l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Ocampo a demandé « une peine au nom de chacun des enfants recrutés, au nom de la région de l'Ituri » en général, en soulignant la vulnérabilité particulière des enfants. Pour le magistrat argentin, l'enrôlement d'enfants soldats « est un des crimes les plus graves qui préoccupent la communauté internationale ».

Les représentants légaux victimes autorisées à participer au procès devaient prendre la parole après Ocampo, suivis de la défense. Cette dernière avait, dans la matinée, cité comme témoin de circonstances atténuantes une femme de l’Ituri qui a affirmé que l’ancien chef de milice défendait la veuve et l’orphelin et recherchait la paix à travers le dialogue entre les notables des différentes tribus du district.

La peine sera prononcée à une date ultérieure.

Aujourd’hui âgé de 51 ans, le fondateur de l'UPC et ex-commandant des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), la branche militaire de l’organisation, est détenu à La Haye depuis 2006.

Les affrontements interethniques et les violences entre milices pour le contrôle des mines d'or et d'autres ressources naturelles dans cette région du nord-est de la RDC ont provoqué la mort de 60.000 personnes depuis 1999, selon des ONG humanitaires.

ER/GF