15.10.12 - CPI/BEMBA - LES SOLDATS DU MLC PORTAIENT L’UNIFORME DE LA GARDE PRESIDENTIELLE (TEMOIN)

La Haye, 15 octobre 2012 (FH) – Le procès de Jean-Pierre Bemba a repris, le 15 octobre, avec l’audition d’un sergent de l’armée centrafricaine, appelé par la défense.

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Protégé par un pseudonyme, le visage brouillé à l’écran, le témoin a raconté l’arrivée des soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) à Bangui. Il a affirmé que ces derniers ont été équipés des mêmes uniformes que ceux de la Garde présidentielle centrafricaine. « Ils avaient les mêmes tenues que celles que nous portions, les mêmes bérets, les mêmes brassards. Des bérets verts, des uniformes verts, les uniformes de la garde présidentielle », a-t-il affirmé devant les trois juges.

« Est-ce que les uniformes de la garde présidentielle et ceux des Forces armées centrafricaines (FACA), sont les mêmes ? » a interrogé la présidente de la chambre, Sylvia Steiner. « La garde présidentielle, c’est la dotation chinoise et c’est différent des FACA. La majorité des forces armées centrafricaines ont des uniformes comme les Français », a répondu le témoin.

Poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en 2002 et 2003 en Centrafrique, Jean-Pierre Bemba affirme qu’il n’était pas responsable des soldats du MLC, envoyés pour soutenir le régime menacé de l’ancien président centrafricain, Ange-Félix Patassé.

A leur arrivée, les soldats congolais avaient été placés dans un camp de Bangui, a raconté le témoin. « C’est le camp le plus stratégique pour les briefings. Il fallait qu’ils reçoivent les consignes de guerre, par l’Etat-major de la garde présidentielle. On suivait tout cela à la radio ».

Le témoin, qui a déposé en partie à huis clos, a largement fait état des communications radios. « Ils [les soldats du MLC] avaient leur propre fréquence. Mais ils n’avaient pas accès à tous les autres réseaux, a-t-il dit. Le chef des congolais communiquait avec le chef d’Etat-major. J’ai oublié le nom du réseau qu’il utilisait, mais il avait une fréquence qui était limitée. »

« Pendant la durée des événements, avez-vous jamais vu des crimes commis contre des membres de la population centrafricaine ? », a aussi interrogé maître Peter Haynes. « Je ne suis pas partout, mais j’ai entendu à la radio nationale que toutes les troupes qui faisaient la guerre ont commis des exactions sur la population, mais je ne l’ai pas vu personnellement (…) C’était la radio Ndeke Luka, qui avait dit ça, et puis aussi RFI », s’est rappelé le témoin.

D04-50 est le cinquième témoin appelé par la défense depuis le 14 août. Le procès avait été suspendu le 21 septembre, suite à la disparition de deux témoins. L’un d’entre eux avait disparu sans avoir bouclé son témoignage. Pour faciliter la suite du procès, la chambre a décidé que les témoins résidant en Europe seraient appelés en priorité. Certains autres témoins, « plus vulnérables », déposeront par vidéo conférence depuis le siège du tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha.

SM/ER/GF