16.01.14 - RCA/ONU - LA HAINE ENTRE CHRETIENS ET MUSULMANS CENTRAFRICAINS A ETE « SOUS-ESTIMEE », SELON UN DIPLOMATE FRANÇAIS

Arusha, 16 janvier 2014 (FH) – L’ambassadeur de France aux Nations unies, Gérard Araud, a estimé mercredi à New York, lors d’une conférence sur la prévention du génocide, que la communauté internationale avait « sous-estimé» la haine entre chrétiens et musulmans de Centrafrique, rapporte Reuters.

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Pour le diplomate, cette erreur a rendu la tâche « presque impossible » pour les forces françaises de l'opération Sangaris et celles de l'Union africaine (UA).L’ambassadeur Araud, qui s'exprimait dans le cadre d'une conférence organisée à l'occasion du 20e anniversaire du génocide des Tutsis de 1994 Rwanda, a suggéré à l'ONU de faire appel à des psychologues et à des ethnologues pour comprendre et combattre le ressentiment des deux communautés, qui restent sourdes aux appels au calme de leurs dignitaires.Malgré la présence depuis début décembre de 1.600 militaires français et de 4.000 Casques verts africains, les affrontements se poursuivent entre ex-rebelles musulmans de la Séléka et miliciens chrétiens "anti-balaka".« En Centrafrique, je pense que nous avons peut-être sous-estimé la haine et le ressentiment entre communautés», a déclaré Gérard Araud, cité par l’agence britannique.« Il s'agit d'une situation presque impossible pour les soldats africains et français. Nous devons réfléchir dans des termes très pratiques à la façon d'être efficace pour empêcher les gens de s'entre-tuer quand ils veulent désespérément le faire », a poursuivi le diplomate.« Nous savions qu'il y avait des violences interreligieuses, mais nous n'imaginions pas une haine aussi profondément ancrée. Nous devrions peut-être travailler avec des psychologues et des ethnologues pour comprendre comment elle est apparue et comment apaiser la situation », a-t-il préconisé.Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, doit remettre le mois prochain au Conseil de sécurité ses recommandations en vue du déploiement de Casques bleus qui pourraient prendre le relais des troupes africaines.Sur place à Bangui, le parlement provisoire a repris jeudi ses discussions en vue de l’élection d’un nouveau président de transition capable de pacifier le pays pour permettre aux humanitaires de faire leur travail dans un pays où la moitié de la population a besoin d’aide.Michel Djotodia, qui avait été porté au pouvoir en mars 2013 par la rébellion de la Séléka, a démissionné vendredi dernier, sous la pression des pays voisins.ER