Le bombardement par l’armée américaine de l’hôpital de Médecins sans frontières (MSF) à Kunduz en Afghanistan en octobre dernier n’était pas un « crime de guerre » mais une succession d' »erreurs », a affirmé vendredi un haut gradé américain.
« L’enquête a conclu que certains membres du personnel (militaire) n’avaient pas respecté les règles de l’engagement et le droit des conflits armés. En revanche, l’enquête n’est pas parvenue à la conclusion que ces erreurs constituent un crime de guerre », a déclaré le général Joseph Votel, en présentant un rapport très attendu devant la presse au Pentagone.
« Le terme de crime de guerre est typiquement réservé aux actes intentionnels, au fait de prendre pour cible de manière délibérée des civils, des lieux ou des objets protégés », a argumenté le patron du centre opérationnel de l’armée américaine (Centcom).
Et « encore une fois, l’enquête a déterminé que l’incident a résulté d’une combinaison d’erreurs humaines, d’erreurs dans le processus, de ratés techniques et qu’aucun des membres du personnel (militaire) ne savait qu’ils étaient en train de frapper un hôpital », a insisté le haut gradé.
Le 3 octobre dernier, un avion des forces spéciales américaines avait bombardé l’hôpital de MSF alors que les forces afghanes tentaient de reprendre le contrôle de Kunduz, ville stratégique à l’époque aux mains des talibans. Le raid avait fait 42 morts.
Le Pentagone avait reconnu en novembre que les frappes avaient été le résultat « avant tout (…) d’erreurs humaines ». Une version rejetée par MSF pour qui il y a eu « une grossière négligence des troupes américaines et des violations du droit de la guerre ».
L’ONG réclame depuis l’ouverture d’une enquête internationale.