Accord entre Colombie et Farc: "Le mot paix ressort blessé", dénonce Uribe

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"Le mot paix ressort blessé" de l'accord de cessez-le-feu signé jeudi entre le gouvernement colombien et la guérilla des Farc, a dénoncé l'ex-président Alvaro Uribe, féroce opposant au processus de paix mené depuis novembre 2012.

"Le mot paix ressort blessé avec l'acceptation que les responsables de crimes contre l'Humanité comme l'enlèvement, les attentats à la voiture piégée, le recrutement des enfants et le viol de filles ne passent pas un seul jour en prison et puissent être élus à des fonctions publiques", a déploré l'ancien président de droite dans une déclaration à Medellin, deuxième ville de Colombie.

"L'impunité, en plus d'être génératrice de nouvelles violences, fait que les accords de La Havane sont de nature à violer la Constitution et des traités internationaux dont la Colombie est signataire", a affirmé M. Uribe, actuellement sénateur et leader de l'opposition à Juan Manuel Santos, son successeur et ancien ministre de la Défense.

Le gouvernement a signé jeudi à Cuba avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) les conditions d'un cessez-le-feu définitif, du désarmement des guérilleros et d'approbation de l'accord de paix final, attendu dans les prochaines semaines.

M. Uribe, qui durant sa présidence (2002-2010) a mené une lutte sans pitié contre les Farc, a lancé il y a quelques semaines une campagne de "résistance civile" contre les accords de La Havane, en faisant notamment circuler une pétition et en organisant des manifestations.

"En Colombie, le gouvernement (...) a accepté de négocier le modèle démocratique, ainsi que les libertés économiques et les politiques sociales avec le terrorisme", a-t-il ajouté jeudi.

"Des milliers de Colombiens (...) se préparent à défendre la démocratie et la liberté, et à lutter pour des conditions qui garantissent une paix différente de celle du gouvernement", a-t-il assuré.

Le conflit armé, qui déchire la Colombie depuis plus d'un demi-siècle, a impliqué au fil des décennies guérillas d'extrême gauche, paramilitaires d'extrême droite et forces armées, faisant 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.