Les Emirats arabes unis ont dénoncé mardi une manipulation orchestrée par le Qatar, en réaction à l'annonce d'une plainte d'une ONG accusant Abou Dhabi d'avoir commis des "crimes de guerre" au Yémen.
Lundi, "l'Arab Organization for Human Rights in the United Kingdom" a affirmé, par le truchement d'un avocat Joseph Breham, avoir déposé une plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des "crimes" perpétrés, selon cette ONG peu connue, par des mercenaires au service des Emirats, pays-clé de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen.
Le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash a réagi ironiquement mardi sur Twitter en affirmant: "L'Arab Organization for Human Rights, qui a son adresse au Qatar, a déposé une plainte médiatique contre les Emirats arabes unis devant la Cour pénale internationale".
"Les personnes qui sont au courant savent que cette démarche vise à faire du bruit, qui est le jeu préféré du Qatar".
Les Emirats et le Qatar sont les "frères ennemis" du Golfe. Rivaux de toujours, ils traversent une grave crise depuis le 5 juin dernier.
Ce jour-là, les Emirats, l'Arabie saoudite, Bahreïn et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha en l'accusant de soutenir des groupes extrémistes et de se rapprocher de l'Iran. Le Quartet arabe a en outre imposé un embargo au Qatar.
La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales à des rebelles qui contrôlent depuis septembre 2014 la capitale Sanaa et de vastes régions du nord et de l'ouest.
En mars 2015, une coalition de pays arabes s'est formée sous l'impulsion de Ryad pour venir en aide aux troupes loyalistes. Les principaux piliers de cette coalition sont l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
Dans le passé, des ONG ont accusé la coalition d'avoir commis des abus et des bavures, en particulier contre des civils.
Selon l'ONU, le Yémen connaît "la pire crise humanitaire au monde".