Avant le Croate Slobodan Praljak, qui s'est donné la mort après avoir été condamné par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, deux autres prisonniers du TPIY s'étaient suicidés et l'ex-président serbe Slobodan Milosevic était décédé en détention.
Devant ses juges, mercredi, Slobodan Praljak a sorti une fiole de sa poche et avalé son contenu, et est mort peu après.
- Slavko Dokmanovic -
Dans la nuit du 28 au 29 juin 1998, l'ancien maire serbe de Vukovar (est de la Croatie), Salvko Dokmanovic se pend dans sa cellule du centre de détention du Tribunal, à l'âge de 48 ans, avant de connaître l'issue de son procès à La Haye.
Il était accusé d'avoir organisé et participé au massacre de plus de 200 Croates et autres non-Serbes, emmenés de l'hôpital de la ville le 20 novembre 1991, "assassinés simplement parce qu'ils n'étaient pas serbes", soulignera le procureur du tribunal de l'ONU à la Haye.
Dokmanovic, sourcils brouissailleux et portant moustache, avait écouté impassible le réquisitoire. Tout au long du procès, il s'était dit innocent.
- Milan Babic -
Le 5 mars 2006, Milan Babic, ex-chef des Serbes de Croatie, se donne la mort dans sa cellule du centre de détention de l'ONU, alors qu'il devait achever le lendemain de témoigner contre un autre leader de son camp.
Selon un rapport officiel, il s'est "pendu à l'aide de sa ceinture de cuir autour du cou, et s'est mis un sac en plastique sur la tête pour bloquer l'arrivée d'air dans la bouche et le nez".
Artisan de la "ligne dure" du nationalisme serbe en Croatie, ce dentiste de formation avait été inculpé de crime contre l'humanité en 2003 pour des exactions durant la guerre serbo-croate (1991-1995), avant de se livrer et de plaider coupable devant le tribunal.
Il avait été condamné par le TPIY à 13 ans de prison, peine confirmée en appel le 18 juillet 2005.
- La mort de Milosevic -
Le 11 mars 2006, l'ancien président serbe Slobodan Milosevic âgé de 64 ans, décède au centre de détention des Nations Unies à La Haye où il était jugé depuis plus de quatre ans pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.
Agé de 64 ans, il répondait depuis le 12 février 2002 de 60 chefs d'accusation de crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour son rôle dans les guerres de Croatie (1991-95), Bosnie (1992-95) et Kosovo (1998-99). Il était aussi inculpé pour génocide, notamment en liaison avec le massacre de quelque 8.000 garçons et hommes musulmans à Srebrenica en Bosnie en 1995.
Une autopsie concluera à un arrêt cardiaque. Des médicaments non prescrits ayant été découverts à plusieurs reprises dans sa cellule, diverses hypothèses -- du meurtre, selon les partisans de l'ancien président au suicide, selon ses opposants -- ont circulé.
Sa santé, notamment son hypertension artérielle, avaient provoqué de très nombreuses suspensions d'audience.