Bahreïn: prison pour un opposant ayant critiqué le président soudanais

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L'opposant laïc bahreïni Ibrahim Charif a été condamné mercredi à six mois de prison pour un tweet appelant au départ du président soudanais Omar el-Béchir, contesté dans la rue chez lui, rapporte Amnesty International.

M. Charif, ancien prisonnier qui avait dirigé le mouvement Waad (opposition laïque), dissous en mai 2017, a été également condamné à une amende de 500 dinars bahreïnis (1.300 dollars), selon Amnesty.

Il a l'intention de faire appel pour rester en liberté jusqu'à une nouvelle décision de la justice, a ajouté Amnesty dans un communiqué.

La loi bahreïnie criminalise les critiques contre les chefs d'Etat et responsables étrangers.

L'accusation s'est basée sur un Tweet posté le 25 décembre 2018 avec une photo de Béchir et le texte : "Il y a 30 ans, Omar el-Béchir est venu à bord d'un char d'assaut prétendant apporter le salut. Pendant son règne, les guerres civiles se sont succédé, le Sud a fait sécession et il a appauvri et affamé le noble peuple soudanais".

M. Charif a estimé dans le même tweet qu'"il est temps que les Soudanais retrouvent la liberté et qu'il est temps pour le président dictateur de partir", selon Amnesty.

"Le procès et la condamnation d'Ibrahim Charif ne sont que les derniers développements dans la répression soutenue et systématique des autorités bahreïnies contre leurs propres citoyens", a souligné dans le communiqué d'Amnesty Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient de l'organisation.

Le président soudanais fait face à sa plus sérieuse contestation depuis son arrivée au pouvoir il y a 30 ans par un coup d'Etat.

Ce militaire de carrière défie depuis longtemps la Cour pénale internationale (CPI). En 2009, celle-ci a lancé un mandat d'arrêt contre lui pour crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour, une région de l'ouest soudanais meurtrie par les violences, avant d'ajouter en 2010 l'accusation de génocide.