LE TPIR OUVRE UN CENTRE D'INFORMATION A KIGALI LE 25 SEPTEMBRE

Arusha, 19 septembre 2000 (FH) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ouvrira un centre d'information et de documentation à Kigali le 25 septembre, a indiqué son porte-parole, lors d'un point de presse, mardi, à Arusha. "La semaine prochaine est une semaine très importante pour le Tribunal au Rwanda" a affirmé le Nigérian Kingsley Chiedu Moghalu, qui a également annoncé le lancement d'un programme de soutien aux témoins, le 27 septembre, en commune Taba (préfecture de Gitarama, centre du Rwanda).

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Taba est la commune dont la première personne condamnée pour génocide et crimes contre l'humanité par le TPIR, Jean-Paul Akayesu, était maire en 1994. Jean-Paul Akayesu répondait notamment de viols sexuels. "Ce n'est pas une coïncidence si ce programme sera lancé en commune Taba" a expliqué Moghalu.

Kingsley Moghalu, qui s'adressait à la demi-douzaine de journalistes qui accompagnent des magistrats rwandais en visite au TPIR, a signalé que le centre d'information de Kigali "sera l'épine dorsale des efforts du Tribunal de disséminer l'information en rapport avec son travail beaucoup plus efficacement à l'intérieur du Rwanda".

Baptisé en kinyarwanda "umusanzu mu bwiyunge" (contribution dans la réconciliation), le centre de documentation du TPIR ainsi que son programme jumeau d'assistance aux témoins, coûteront environ 350'000 dollars, selon Moghalu. Ces fonds proviendront des contributions volontaires des Etats membres de l'ONU, en dehors du budget ordinaire du TPIR, a-t-il déclaré.

Le centre d'information comprendra notamment une bibliothèque où seront consultés des jugements et autres documents du TPIR, traduits en kinyarwanda. Jusqu'à présent le Tribunal avait essayé de faire connaître son travail au Rwanda en invitant à son siège d'Arusha notamment des journalistes, des représentants de la société civile et des groupes professionnels.

Le programme de soutien aux témoins se réalisera à travers des organisations non gouvernementales actives sur le terrain. Il devrait comprendre notamment une assistance sur le plan légal, psychologique et médical pour les victimes et les témoins, dont la plupart sont des femmes qui ont subi des violences sexuelles pendant le génocide.

"Comme beaucoup d'entre vous le savent, le Tribunal a joué un rôle de pionnier en plaidant pour une justice de restitution en faveur des victimes, dans le cadre des tribunaux pénaux internationaux - un concept actuellement inclus dans les statuts de la Cour permanente internationale, qui devrait être opérationnelle dans les quelques prochaines années", a ajouté Moghalu.

AT/PHD/FH (RW%0919A)