20.06.07 - CPI/OUGANDA - LA COUR PENALE INTERNATIONALE DANS UNE SITUATION DELICATE EN OUGANDA

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Kampala,  20 juin 2007 (FH) -  Le processus de paix en cours entre les rebelles et le pouvoir ougandais met la Cour pénale internationale en difficulté alors qu’elle a lancé des mandats d’arrêt contre les chefs de la rébellion.   Le retrait de ces mandats est en effet une des conditions de Joseh Kony et de ses quatre co-inculpés pour déposer les armes.  A la Haye où siège la CPI, nombreux sont ceux qui veulent pourtant y croire.   Lors d’un récent passage au siège des Nations Unies à New York, Bruno Cathala, le greffier du tribunal a martelé que la CPI ne retirerait pas les mandats d’arrêts lancés contre Joseph Kony, le chef rebelle ougandais et ses quatre co-inculpés ; mandat d’arrêt pour crimes de guerres et crimes contre l’humanité notamment. « La CPI ne se laisse pas influencer par les processus politiques et elle n'est en aucun cas à la solde des politiciens », a précisé le greffier.   Cette déclaration met en lumière la complexité des relations entre le pouvoir ougandais et la Cour pénale internationale. Après avoir invité la CPI à enquêter sur les crimes commis au nord du pays par les rebelles de la l’armée de résistance du seigneur (LRA en anglais), le gouvernement ougandais penche sensiblement depuis quelques mois pour le retrait de la Cour du dossier ougandais.   De fait, incapable de venir à bout des rebelles après 20 ans d’un conflit qui a causé de nombreux massacres et le déplacement de près de deux millions de personnes, Kampala a entamé en juillet 2006 des pourparlers de paix avec les rebelles. Les négociations ont lieu à Juba, la capitale du sud Soudan. Lassés par un conflit qu’ils n’ont plus l’ambition ni les moyens de remporter, les rebelles sont de leurs côtés prêts à déposer les armes, à condition que leurs leaders ne soient pas traduits devant une juridiction internationale. De sorte que, cette fois comme jamais auparavant, la paix semble à portée de main au nord de l’Ouganda.   Or, explique Ruhakana Rugunda, le ministre ougandais de l’intérieur et chef des négociateur du gouvernement : « nous n’avons qu’un objectif dans ces pourparlers : ramener la paix au nord de l’Ouganda ». Et s’il reconnaît que paix et justice doivent cheminer ensemble, comme d’autres, ce proche du président Museveni estime que la justice peut se faire de diverses manières.   À Juba depuis quelques semaines, les négociateurs examinent notamment la possibilité de traduire les responsables de crimes commis pendant la guerre devant la justice traditionnelle, le Mat-oput, cousine des gacaca pratiqués au Rwanda.   Si Kampala n'a pas demandé officiellement à la CPI de se retirer, le pouvoir ougandais, invoquant les dispositions de son statut (article 17, 1a et 19, 2a et b) pourrait le faire dans un futur proche. Contrairement aux TPI, la CPI n’a pas la primauté sur les justices nationales, elle en est davantage complémentaire.   AME/PB/GF © Agence Hirondelle