L’EX-PREFET DE LA VILLE DE KIGALI A LA BARRE

 Arusha, 31 août 2007 (FH - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE) - L’ex-préfet de la ville de Kigali, Tharcisse Renzaho, s’est présenté à la barre cette semaine pour se défendre des accusations de génocide et de crimes contre l’humanité portées contre lui devant le Tribunal pénal pour le Rwanda (TPIR).  

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Renzaho, 63 ans, a nié sa participation à des massacres. L’accusé a affirmé qu’il avait au contraire utilisé les moyens dérisoires qui lui restaient pour essayer de venir en aide aux populations menacées.   Renzaho a notamment réfuté les accusations à propos de l’ordre qu’il aurait donné d’ériger des barrières sur les routes de la préfecture de la ville de Kigali dans le but d’intercepter, identifier et tuer les Tutsis.   Ces ordres auraient été donnés, selon le procureur, aux soldats en activité et aux militaires démobilisés, aux gendarmes, aux miliciens, à la population locale et à d’autres personnes.   L’ancien préfet a également nié avoir distribué des armes aux assaillants.   Renzaho est accusé d’avoir participé à des tueries en au moins trois endroits dans Kigali, notamment dans des édifices religieux. Il est également poursuivi pour des viols.   Renzaho a déclaré qu’il réprouve les massacres et les viols commis, a-t-il dit, par des individus sur lesquels il n’avait aucune autorité et a regretté qu’il ait manqué de moyens pour prévenir ces actes.   « Je regrette infiniment tous ces malheurs qui sont arrivés au Rwanda et je pense que ces expériences serviront à l’humanité », a déclaré Renzaho. « Plaise à votre tribunal qu’il puisse poser des jalons solides pour réconcilier le peuple rwandais », a-t-il lancé aux juges à la fin de son interrogatoire principal.   Le Tribunal a par ailleurs poursuivi cette semaine les débats dans l’affaire Siméon Nshamihigo, un ancien magistrat dans le sud ouest du Rwanda, accusé de génocide.   Nshamihigo présente sa défense depuis le mois d’avril. Il devrait la clôturer le 21 septembre.   Mis à part les procès Nshamihigo et Renzaho, les audiences se sont tenues dans l’affaire Butare, une région du sud du Rwanda, dont six natifs sont accusés conjointement de génocide. Parmi eux se trouve l’unique femme détenue par le TPIR, l’ancienne ministre de la famille et de la promotion féminine Pauline Nyiramasuhuko, jugée avec son fils.   Les débats de cette semaine se sont déroulés  en très grande partie à huis clos. C’est l’ancien maire Joseph Kanyabashi, l’avant dernier dans l’ordre, qui présente des témoins. Il en a trente sur sa liste. La chambre d’appel a récemment rejeté sa requête en vue d’en citer davantage.   A ces trois procès, s’ajoutera la semaine prochaine l’affaire Emmanuel Rukundo, un prêtre catholique accusé de génocide. La dernière audience remonte au 31 juillet. L’accusé faisait comparaître des témoins à décharge. Il poursuivra cet exercice.   AT/PB/GF   © Agence Hirondelle