La Gambie depuis l'élection d'Adama Barrow

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Voici les principales dates de la Gambie depuis l'élection fin 2016 du président Adama Barrow, qui brigue un second mandat samedi.

- Jammeh conteste l'élection -

Le 1er décembre 2016, Adama Barrow, candidat d'une coalition de l'opposition, remporte la présidentielle, devançant de moins de 20.000 voix le président Yahya Jammeh, parvenu au pouvoir 22 ans plus tôt après un putsch sans effusion de sang, puis régulièrement élu.

Le 9 décembre, Yahya Jammeh revient sur la reconnaissance de sa défaite et réclame un nouveau vote.

- Intervention militaire et médiation -

Le 15 janvier 2017, le Sénégal accepte d'accueillir M. Barrow jusqu'à son investiture pour sa sécurité. Le 19, il prête serment à l'ambassade gambienne à Dakar, le jour où des troupes de cinq pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) interviennent pour forcer Yahya Jammeh au départ.

L'intervention militaire est suspendue au bout de quelques heures pour laisser une chance à une médiation régionale. Le lendemain, les présidents mauritanien et guinéen obtiennent l'accord de M. Jammeh de quitter la Gambie. Il s'exile le 21 en Guinée Equatoriale après six semaines de crise.

- Barrow au pouvoir -

Le 26, M. Barrow regagne Banjul. Il fait progressivement le ménage dans les services clés du régime de son prédécesseur.

En avril, l'ancienne opposition remporte la majorité aux législatives.

En décembre 2017, une loi crée la Commission vérité et réconciliation et réparations (TRRC) pour enquêter sur les crimes commis sous le régime de Yahya Jammeh, accusé d'actes systématiques de torture contre les opposants, exécutions extrajudiciaires, détentions arbitraires et disparitions forcées.

En février 2018, la Gambie, ancienne colonie britannique, réintègre le Commonwealth, après un retrait en 2013 décidé par Yahya Jammeh, qui avait qualifié l'organisation d'"extension du colonialisme".

Début 2019, les auditions de la TRRC démarrent, pour deux ans.

Le 21 janvier, Adama Barrow et son homologue sénégalais Macky Sall inaugurent le "pont de la Sénégambie", qui doit favoriser les échanges en Afrique de l'Ouest.

- Manifestations pour ou contre Barrow -

En septembre, une partie de la coalition avec laquelle Adama Barrow a été élu accepte qu'il termine son mandat de cinq ans, mais deux partis, dont son ancienne formation l'UDP, veulent qu'il respecte son engagement de partir au bout de trois ans et d'organiser de nouvelles élections.

Cette crise provoque en décembre 2019 et janvier 2020 des manifestations marquées par des affrontements et des dizaines d'arrestations. Un responsable hospitalier évoque trois morts, ce que les autorités contestent, avant d'interdire le collectif à l'origine des protestations.

- Réforme constitutionnelle rejetée -

En septembre 2020, l'Assemblée nationale rejette un projet de nouvelle Constitution qui empêcherait Adama Barrow de briguer un troisième mandat en cas de réélection.

Mi-octobre, le président annonce la réouverture des frontières, après plus de six mois de fermeture pour tenter d'endiguer l'épidémie de Covid-19.

Début 2021, le chef de l'Etat lance son parti, le Parti national des Peuples (National Peoples Party ou NPP), en vue de soutenir sa candidature à la présidentielle.

- Alliance controversée entre partis de Barrow et Jammeh -

Le 5 septembre, le parti politique de Yahya Jammeh annonce une alliance avec le parti au pouvoir à trois mois de la présidentielle, jetant un doute sur la volonté de poursuivre l'ex-dictateur pour des violations présumées des droits humains.

Le 15 octobre, Yahya Jammeh dénonce l'accord entre les deux partis et ordonne une alliance avec une autre formation.

Le lendemain, des centaines de Gambiens vêtus de blanc manifestent pour réclamer justice pour les crimes commis sous l'ancien dictateur.

Le 25 novembre, après plusieurs reports, la TRRC remet son rapport, réclamant des poursuites contre les principaux responsables des crimes. L'actuel président a six mois pour proposer un livre blanc sur la mise en oeuvre des recommandations.