L'ex-Première dame du Pérou Susana Higuchi, ex-épouse devenue virulente critique d'Alberto Fujimori, président de 1990 à 2000, est décédée mercredi des suites d'une longue maladie, a annoncé sa famille sur les réseaux sociaux.
"Après une longue lutte contre un cancer, notre mère, Susana Higuchi, vient de partir à la rencontre de Dieu", a indiqué sa fille Keiko Fujimori, leader de l'opposition et trois fois candidate malheureuse au second tour de la présidentielle.
Filles de migrants japonais, Susana Higuchi, hospitalisée dans un état grave depuis près d'un mois, était âgée de 71 ans.
Ingénieure de formation, elle a eu quatre enfants avec Alberto Fujimori et avait financé sa campagne électorale en 1990 alors qu'il ne parvenait pas à réunir les fonds. Illustre inconnu, il était donné largement battu face à l'ultra-favori de l'époque, l'écrivain Mario Vargas Llosa.
Mais en 1994, alors Première dame, Susana Higuchi a dénoncé dans un scandale retentissant face à la presse des violences conjugales et actes de torture. Après son divorce elle est devenue l'une des plus féroces critiques du régime d'Alberto Fujimori, l'accusant de corruption.
En 1995, Susana Higuchi a même tenté de défier son ex-mari dans les urnes mais n'a pu aller au bout de sa démarche, Alberto Fujimori ayant fait adopter une loi interdisant aux membres de sa famille proche de pouvoir lui succéder.
Elle a ensuite embrassé une brève carrière politique en tant que députée, de 2001 à 2006 dans un parti d'opposition, ce qui lui a aliéné une partie de sa famille.
Elle s'est cependant réconciliée avec ses enfants et avait soutenu sa fille Keiko lors des scrutins présidentiels de 2016 et 2021.
"Elle a été entourée de l'amour de nous, ses enfants et petits-enfants, jusqu'au dernier moment", a ajouté Keiko Fujimori qui a toujours maintenu que les accusations de sa mère contre son père étaient des "légendes".
L'ancien président Alberto Fujimori, 83 ans, est actuellement hospitalisé sous surveillance policière pour un problème cardiaque. Depuis 2007, il purge une peine de 25 ans de prison pour corruption et crimes contre l'humanité commis pendant ses dix années au pouvoir.