09.11.07 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - FIN DES AUDITIONS DANS LE PROCES DU CHANTEUR SIMON BIKINDI

 Arusha, 9 novembre 2007 (FH) - Cinq procès étaient en cours cette semaine au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), dont celui du chanteur Simon Bikindi qui a terminé sa défense mercredi.

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Lors d’une conférence de mise en état jeudi, la défense a demandé un transport au Rwanda sur les lieux des crimes allégués mais la chambre n’a pas encore statué sur la requête.   Bikindi est notamment poursuivi pour avoir composé et exécuté trois chansons considérées par le procureur comme des œuvres pyromanes au même titre que les émissions de la Radio télévision libre des mille collines (RTLM) ou les articles du journal Kangura. L’artiste, qui plaide non coupable, a affirmé n’avoir fait que chanter la paix. Concernant ses relations avec la RTLM, il a déclaré qu’il n’en était qu’un « simple actionnaire » et qu’il n’avait jamais tenu de discours politique sur les antennes de cette radio.   Dans le procès Butare, l’ex-maire de Ngoma, Joseph Kanyabashi, a poursuivi sa défense, avec l’audition, entre autres, d’un témoin qui a soutenu que l’accusé n’était pas homme à inciter au génocide des Tutsis. Le témoin qui déposait sous un nom de code pour préserver son anonymat, a expliqué que Kanyabashi était marié à une Tutsie et que l’opinion publique à Butare le traitait de complice de la rébellion majoritairement tutsie du Front patriotique rwandais (FPR).   Dans l’affaire « Gouvernement II » qui implique quatre ex- ministres, deux anciennes personnalités rwandaises ont déposé par vidéo conférence depuis La Haye dans le cadre de la défense de l’ex- chef de la diplomatie rwandaise, Jérôme Bicamumpaka. Il s’agit de l’ancien préfet de Ruhengeri (nord), Ignace Karuhije et de l’ex-ambassadeur Isidore Rukira qui représentait le Rwanda auprès des gouvernements chinois et nord-coréen pendant le génocide. Se basant sur des instructions qu’il a reçues en 1994 de Bicamumpaka par fax ou par téléphone, Rukira a déclaré que le gouvernement intérimaire voulait la paix. L’ancien diplomate, actuellement en exil, a indiqué qu’il avait, sur instruction de son ministre, demandé à l’ambassadeur des Etats-Unis à Pékin une intervention de Washington auprès de l’Ouganda et du FPR pour que cessent les hostilités.   Dans le procès « Militaires II », la défense de l’ex- chef d’état-major de l’armée, le général Augustin Bizimungu, s’est poursuivie avec des témoignages qui se sont déroulés, pour l’essentiel, à huis clos.   S’est également poursuivi, le procès de trois dirigeants nationaux de l’ex-parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), une affaire qui contrairement aux quatre autres, se trouve encore en phase accusatoire.   La semaine prochaine sera marquée par la visite d'une chambre au Rwanda. Les acteurs du procès de Protais Zigiranyirazo, les trois juges et les parties, vont visiter les différents endroits où se seraient déroulés les crimes qui lui sont reprochés.   Le tribunal a fêté jeudi le treizième anniversaire de sa création. Créé le 8 Novembre 1994 par la résolution 955 du Conseil de sécurité des Nations unies pour juger les organisateurs du génocide, le tribunal a tenu sa première audience en janvier 1997. Il a mis 90 personnes en accusation, 76 ont été arrétés, 34 ont été jugées, 28 sont en cours de jugement. A la fin de l'année le tribunal aura couté plus d'un milliard de dollars.   ER/PB/GF   © Agence Hirondelle