Crimes de guerre en Irak: des milliers de plaintes contre des soldats britanniques rejetées

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Une enquête indépendante britannique a rejeté des milliers de plaintes visant des soldats britanniques accusés d'avoir commis des crimes de guerre en Irak entre 2003 et 2009, n'en retenant qu'une en l'état, a indiqué mardi le responsable de la procédure.

Interrogé sur la BBC, Andrew Cayley, directeur du Service Prosecution Authority, a déclaré que l'enquête indépendante de cette instance avait rejeté presque toutes les accusations, en raison notamment du manque de preuves et du "faible niveau" des infractions présumées.

Selon lui, une seule affaire est encore en cours d'examen, mais il est "tout à fait possible" qu'aucune des accusations initiales ne donne finalement lieu à des poursuites.

L'armée britannique a participé à l'invasion de l'Irak en 2003 menée par une coalition dirigée par les Etats-Unis et a maintenu des troupes dans le pays secoué par l'insurrection islamiste qui a suivi.

Plus de 400 prisonniers irakiens avaient contacté ces dernières années le Centre européen pour les droits constitutionnels et de l'Homme (ECCHR), basé à Berlin, et le cabinet d'avocat Public Interest Lawyers, basé à Birmingham (nord de l'Angleterre), pour dénoncer "des maltraitances graves et des humiliations par des soldats britanniques", allant du viol et de la torture aux simulacres d'exécution et autres atrocités.

Les deux organismes avaient alors réclamé une enquête indépendante au Royaume-Uni, et saisi parallèlement la Cour pénale internationale (CPI).

Interrogé sur la BBC à ce sujet, Andrew Carley a estimé qu'il était aussi peu probable que des mesures soit prises dans le cadre de cette enquête séparée menée par la CPI.

"J'ai l'impression qu'on arrive à la conclusion de ces affaires", a-t-il jugé.

"Cette chasse aux sorcières va enfin prendre fin", s'est réjouie Hilary Meredith, avocate représentant certains des soldats visés par ces allégations, réclamant pour ses clients des excuses publiques pour les "viles insultes de crime de guerre".

En 2012, le ministère britannique de la défense avait déclaré avoir versé 15,1 millions de livres (17 millions d'euros) à plus de 200 Irakiens accusant des militaires britanniques de détention illégale et de torture.