Consultation politique: Mukwege demande à Tshisekedi de lutter contre l'impunité

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Le prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, a demandé lundi au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, de s'engager "personnellement" dans la lutte contre l'impunité des crimes de guerre commis dans l'Est du pays depuis plus de 25 ans.

Le célèbre gynécologue a demandé au chef de l'Etat "qu'il soit le porte-flambeau de cette lutte contre l'impunité, en demandant au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres de s'adresser au Conseil de sécurité pour la mise en oeuvre d'un tribunal pénal international pour le Congo".

"Les criminels continuent à insécuriser l'Est de notre pays et donc insécurisent toute la République", a-t-il ajouté devant la presse à l'issue de cet entretien dans le cadre des "consultations politiques" initiées par le président il y a une semaine.

Dans un communiqué, le gynécologue, qui soigne les femmes victimes de violences sexuelles dans sa province du Sud-Kivu, a prôné la "rupture" avec "les pratiques de corruption" et "les hommes qui se sont compromis dans différents crimes de par le passé".

Il a de nouveau demandé l'application d'un rapport des Nations unies de 2010, qui cartographie plus de 600 très graves violations des droits de l'homme commis dans l'Est de l'actuelle RDC entre 1993 et 2003.

Le président de la République a lancé il y a une semaine ces "consultations politiques", au terme d'un pic de tensions avec ses partenaires de la coalition au pouvoir, le Front commun pour le Congo (FCC) de son prédécesseur Joseph Kabila toujours majoritaire au Parlement.

"Le FCC reste ouvert au dialogue avec le chef de l'Etat, mais plutôt dans le cadre des structures et mécanismes prévus par l'accord de coalition", a réagi dimanche dans un communiqué le FCC.

En termes voilés, le FCC a mis en garde le chef de l'Etat contre toute tentative de débauchage moyennant de l'argent des membres de sa majorité au Parlement: "Le FCC ne peut cautionner de ce fait aucune démarche tendant à la recomposition de la majorité parlementaire en pleine magistrature sur fond de corruption des élus d'un partenaire".