18.12.09 - TPIR/KENYA - KABUGA : « LA SOLUTION ULTIME APPARTIENT AU CONSEIL DE SECURITE » (TPIR)

Arusha, 18 décembre 2009 (FH) - Le porte-parole du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Roland Amoussouga, a accusé vendredi les autorités kenyanes de ne pas coopérer pour l'arrestation de Félicien Kabuga et affirmé que « la solution ultime » appartenait au Conseil de sécurité.

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Présenté comme l'argentier du génocide perpétré contres les Tutsis en 1994, le richissime homme d'affaires Félicien Kabuga, parent par alliance de l'ex-président Juvénal Habyarimana, mènerait l'essentiel des ses activités commerciales au Kenya, selon le procureur du TPIR, Hassan Bubacar Jallow.

«La solution ultime appartient au Conseil de sécurité. Concernant la question de l'arrestation de Kabuga, c'est au Conseil de sécurité de décider», a indiqué M.Amoussouga à l'agence Hirondelle.

Le président et le procureur du TPIR, respectivement Dennis Byron et Hassan Bubacar Jallow, « ont été clairs et ont laissé au Conseil de sécurité le soin de décider dans sa sagesse », a -t-il poursuivi.

Aux autorités kenyanes qui affirment que l'inculpé ne se trouve plus sur leur territoire, le TPIR demande des preuves de son départ.

Amoussouga, qui parlait des difficultés rencontrées par le TPIR en 2009, a également mis en cause le Zimbabwe qui abriterait, selon des sources au bureau du procureur, le major Protais Mpiranya. Cet officier, également recherché par le TPIR, commandait la Garde présidentielle (GP), l'unité militaire la plus active dans les massacres en 1994.

Il a par ailleurs fait état de « difficultés à obtenir des arrestations dans l'est de la RDC (République démocratique du Congo) » où se cacheraient la plupart des 11 accusés encore en fuite.

Créé par une résolution du Conseil de sécurité de novembre 1994, le TPIR, basé à Arusha, en Tanzanie, doit terminer les procès en première instance au plus tard le 31 décembre 2010.

Par ailleurs, dans une résolution votée mercredi à l'unanimité, le Conseil de sécurité lui a demandé de terminer ses appels fin 2012. Huit procès impliquant 10 accusés sont en cours, 5 affaires mettant en cause 16 personnes  sont en phase de rédaction de jugements et deux détenus attendent encore de comparaître.

Depuis le début de ses procès en 1997, le TPIR a prononcé 40 condamnations et 8 acquittements.

ER/GF

© Agence Hirondelle