13.06.14 -CPI/CÔTE D'IVOIRE - APRÈS LE RENVOI EN PROCÈS DE GBAGBO, HRW APPELLE LA CPI A ENQUÊTER SUR LE CAMP OUATTARA

Arusha, 13 juin 2014 (FH) – Après la confirmation des charges contre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, l’organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir rapidement une enquête sur le camp d’Alassane Ouattara, l’actuel chef de l’Etat.

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Une chambre préliminaire de la CPI a confirmé jeudi quatre chefs d’accusation de crimes contre l’humanité à l’encontre de Laurent Gbagbo, pour des exactions commises en 2010-2011, à Abidjan, la capitale.Dans sa décision susceptible d’appel, la chambre a conclu, à la majorité, qu’il y avait des motifs substantiels de croire que l’ancien président a commis les crimes qui lui sont reprochés.Tout en saluant, dans un communiqué, « un grand pas vers la découverte de la vérité », HRW regrette que la CPI n’ait jusqu’à présent poursuivi que le camp Gbagbo.« L'approche partiale de la CPI a contrarié les victimes de crimes présumés commis par les forces pro-Ouattara et a sapé la crédibilité de la Cour en Côte d’Ivoire », affirme Param-Preet Singh, juriste au programme Justice internationale de Human Rights Watch. « La CPI devrait prendre rapidement la décision d'ouvrir une enquête à l'encontre du camp Ouattara afin de signifier clairement que personne n'est au-dessus de la loi», demande-t-il.La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, n’a entamé de poursuites, à ce jour, qu’à l’encontre de Laurent Gbagbo,  son épouse Simone et son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé.« Les graves crimes commis par les forces pro-Ouattara ont été dans une large mesure négligés à l'échelon national », écrit Human Rights Watch, dans son communiqué. « Bien qu'une commission nationale d'enquête ait affirmé en août 2012 que les Forces républicaines de Ouattara avaient exécuté sommairement au moins 545 personnes durant la crise, il n'y a toujours pas eu la moindre arrestation pour ces crimes », déplore l’organisation.A Abidjan, le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Gbagbo, exprime, dans un communiqué, « son étonnement et son amertume face à une décision qui ne contribue guère à la réconciliation nationale ».  L’ex-parti au pouvoir estime que « ce jeudi 12 juin est un jour triste pour la Côte d'Ivoire, pour les démocrates d'Afrique et du monde ».Pour sa part, le Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) déclare avoir appris « avec soulagement que les charges retenues contre l'ex-président ivoirien, Monsieur Laurent Gbagbo, ont été confirmées ».La décision de la CPI apporte « un baume au cœur des familles des nombreuses victimes de la crise post-électorale » de 2010-2011, selon le parti du président Ouattara.Aujourd’hui âgé de 69 ans, Laurent Gbagbo a été remis à la CPI le 30 novembre 2011 et sa première comparution devant la Cour internationale a eu lieu le 5 décembre de la même année.ER