18.06.14 - GUINÉE/DROITS - GUINÉE : LE TEMPS DE LA JUSTICE ET DE LA RÉCONCILIATION EST VENU, SELON LA FIDH

Arusha, 18 juin 2014 (FH) – La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'homme (OGDH) appellent les autorités de Conakry à rendre justice aux victimes des crimes graves commis dans le pays au cours des dernières années.

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Les deux organisations ont effectué une mission en Guinée, du 9 au 13 juin.« Nos organisations constatent qu'après des mois d'attente les autorités ont posé des actes pour relancer la lutte contre l'impunité, le renforcement de l'État de droit et le processus de réconciliation nationale », rapportent-elles dans un communiqué.« La FIDH et l'OGDH appellent les autorités nationales à traduire ces actes en résultats afin que 2014 - 2015 soit enfin le temps des procès, de la justice et de la réconciliation alors que se profilent des échéances électorales propices à tous les dérapages », poursuit le communiqué.La Guinée « a l'occasion, pour la première fois de son histoire, de rendre justice aux victimes des graves violations commises sur son territoire au cours des dernières années, à commencer par le 28 septembre 2009 », déclare  le président d'honneur de la FIDH,Souhayr Belhassen cité dans le texte.« Si des actes judiciaires forts et des résultats tangibles ne sont pas enregistrés dans les prochains mois pour clôturer les instructions en cours, la Cour pénale internationale (CPI) se saisira prochainement des dossiers et jugera les présumés responsables en dehors de la Guinée », ajoute-t-il.Le bureau du procureur près la CPI mène actuellement une enquête préliminaire sur ces crimes commis en Guinée. La FIDH et l'OGDH se sont constituées parties civiles dans le dossier judiciaire des massacres du 28 septembre 2009 dans un stade de Conakry. A ce jour, elles ont accompagné près de 400 victimes devant les juges d'instruction, mais en quatre années de procédure, seulement huit personnes ont été inculpées pour des faits qui, selon les deux ONG, ont été commis par plusieurs dizaines d'éléments des forces de l'ordre.Les deux organisations ont également obtenu l'ouverture d'enquêtes judiciaires sur les répressions de janvier et février 2007 ainsi que pour des faits de tortures commis en octobre 2010.  « Le nouveau ministre de la Justice semble avoir donné un élan important à un système judiciaire qui en avait grand besoin, particulièrement dans les dossiers sensibles de 2007, 2009 ou 2010 », déclare Abdoul Gadiry Diallo, représentant de l'OGDH.« Si un travail considérable doit être encore être fourni, plusieurs blocages qui semblaient jusque - là récurrents semblent pouvoir être levés. Nous attendons désormais une confirmation, à travers l'évolution rapide des dossiers », ajoute-t-il. Au cours de son séjour, la mission a également pu mesurer les premiers efforts engagés pour la réforme de la justice, condition essentielle de l'instauration d'un véritable Etat de droit.Le code pénal, les codes de procédure pénale et de justice militaire sont ainsi en cours de révision à la lumière des engagements internationaux de la Guinée, notamment le Statut de Rome  créant la CPI ou la Convention contre la torture, notent les deux organisations.ER