Srebrenica: d'anciens Casques bleus renoncent à leur plainte contre l'Etat néerlandais

1 min 32Temps de lecture approximatif

Plus de 200 anciens Casques bleus néerlandais chargés en 1995 de protéger l'enclave musulmane de Srebrenica en Bosnie, théâtre du massacre par les forces serbes de 8.000 hommes et adolescents bosniaques, ont renoncé à poursuivre l'Etat néerlandais, a annoncé vendredi leur avocat.

Quelque 230 anciens Casques bleus néerlandais avaient réclamé en 2017 à l'Etat néerlandais au moins 22.000 euros de compensation chacun. Ils affirmaient souffrir toujours de sequelles traumatiques et d'être stigmatisés à la suite des évènements de 1995, lorsqu'ils avaient été submergés par les forces serbes alors qu'ils étaient chargés de défendre une "zone protégée" de l'ONU.

Les Casques bleus avaient permis aux forces serbes d'évacuer les civils réfugiés dans l'enclave, mais dans les jours qui ont suivi, quelque 8.000 hommes et adolescents musulmans bosniaques avaient été massacrés, un épisode qualifié de génocide par la justice internationale.

Leur décision fait suite à l'annonce en janvier par le ministre de la Défense Ank Bijleveld de l'ouverture d'une enquête sur les traumatismes subis par les anciens Casques bleus néerlandais.

"Nous sommes suffisamment confiants quant au fait que notre plainte va dans la bonne direction, par conséquent, nous renonçons à nos réclamations", a déclaré l'avocat, Michael Ruperti, au quotidien De Telegraaf.

Lorqu'il avait engagé les poursuites en 2017, Me Ruperti avait déclaré que ses clients "subissaient encore des dommages dans tous les aspects de leur existence et qu'ils considéraient que le ministère de la Défense devrait être tenu pour responsable".

Le ministère n'a pas encore publié son rapport, mais la semaine dernière, M. Bijleveld a déclaré qu'il s'agissait d'une "enquête importante qui doit apporter des solutions et contribuer à réduire ces problèmes".

Me Ruperti a affirmé que ce n'était pas une question d'argent mais qu'il s'agissait de "faire pression sur le ministère de la Défense pour lui faire comprendre qu'il faut vraiment faire quelque chose pour rendre justice à ce groupe".

En 2017, la justice néerlandaise a rendu l'Etat néerlandais partiellement responsable de la mort de 350 musulmans bosniaques lors du massacre de Srebrenica. Ces hommes avaient été autorisés à quitter la base alors qu'ils couraient le risque d'être massacrés.

L'ancienne ministre de la Défense Jeanine Hennis avait reconnu en 2016 que les militaires néerlandais avaient été envoyés en Bosnie pour "une mission non réaliste, dans des circonstances impossibles".