ONU: Amnesty appelle Macron à "tenir parole" sur les droits de l'Homme

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Amnesty International appelle Emmanuel Macron à "passer des engagements aux actes" et à "tenir parole" sur la question des droits de l'Homme avant son premier discours devant l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, dans un communiqué reçu lundi par l'AFP.

Avant la présidentielle de mai, l'organisation avait envoyé dix "engagements prioritaires" aux candidats. Emmanuel Macron en avait signé neuf, promettant notamment de "contrôler le commerce des armes", "agir pour assurer la protection des civils dans les conflits" et "protéger les défenseurs de droits humains".

"Son premier discours devant l'Assemblée générale de l'ONU (mardi, ndlr) est l'occasion de passer des engagements aux actes et de tenir parole", affirme Camille Blanc, la présidente d'Amnesty International (AI) France dans ce texte.

L'organisation appelle ainsi la France à "prendre position sans équivoque et agir en faveur de l'accès d'observateurs internationaux au Myanmar et de l'adoption, par les Nations unies, de résolutions demandant l'arrêt immédiat des crimes contre l'humanité commis par les forces armées à l'encontre des minorités, en particulier des Rohingyas".

La Birmanie est notamment accusée par l'ONU d'"épuration ethnique" à l'encontre des musulmans rohingyas, dont plus de 400.000 ont fui au Bangladesh voisin.

Paris doit également "afficher clairement son soutien" à la mise en place d'une commission d'enquête internationale indépendante sur les atteintes aux droits humains commises au Yémen, où une guerre opposant des forces pro-gouvernementales, soutenues par l'Arabie saoudite, à une alliance formée par les rebelles houthis et les forces de l'ex-président Saleh a fait plus de 5.000 morts et 8.000 blessés depuis mars 2015.

Une commission nationale, solution soutenue par l'Arabie saoudite, est actuellement à l'oeuvre dans ce pays. Mais elle "n'est pas jugée impartiale", selon un rapport onusien.

Sur ce dossier, "les transferts d'armes de la France à la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, à ce pays ainsi qu'aux Emirats arabes unis, doivent immédiatement être suspendus", car ils sont "en contradiction avec le Traité sur le commerce des armes", ce qui est "n'est pas acceptable", plaide Amnesty.

Les frappes aériennes de la coalition sont la cause principale des victimes, avec plus de 3.200 Yéménites tués, selon l'ONU.

La France doit également "condamner les Etats qui ont procédé à des attaques violentes et répétées" contre les défenseurs des droits humains, notamment "en Egypte et en Turquie", affirme Amnesty. Dans ce dernier pays, la directrice et le président d'AI sont emprisonnés depuis plusieurs mois.