Panosyan (Renaissance) "regrette" le "cafouillage" élyséen sur le Rwanda

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La députée Renaissance Astrid Panosyan "regrette" le récent "cafouillage" de communication à l'Elysée sur le Rwanda et critique vendredi la présence sur le sol français d'"une centaine de génocidaires" et de la veuve du président Habyarimana.

"Je regrette qu'il y ait eu ce cafouillage au niveau de la communication parce que derrière ce qu'on appelle les responsabilités lourdes et accablantes, il faut comprendre ce qui s'est passé, quelles sont ces défaillances, notamment dans les circuits de décision à l'Elysée", en amont du génocide de 1994, a estimé la députée sur Radio J.

Elle a rappelé que les conclusions de la commission présidée par l'historien Vincent Duclert avaient conduit le président Emmanuel Macron à reconnaître en 2021 à Kigali "les responsabilités" de la France.

Le 4 avril, quelques jours avant les commémorations des 30 ans de ce génocide au Rwanda, l'Elysée a assuré que le chef de l'Etat "rappellerait" que "la France, qui aurait pu (l')arrêter avec ses alliés occidentaux et africains, n'en a pas eu la volonté".

Des propos aussitôt interprétés comme un pas supplémentaire d'Emmanuel Macron dans la reconnaissance des responsabilités de la France lors du génocide, qui a fait au moins 800.000 morts, essentiellement membres de la minorité tutsi.

Mais dimanche le président s'en est tenu aux seuls termes de son discours du 27 mai 2021 à Kigali, qui avait reconnu les "responsabilités" de la France dans le génocide.

La phrase a bien existé dans une version initiale du discours, avant arbitrage du président de la République, a assuré une source proche du dossier jointe par l'AFP

Pour Astrid Panosyan, qui est une des co-fondatrices d'En Marche! en 2016, "ce qu'on peut reprocher à la France", après le travail de la commission Duclert sur les archives, "c'est que la France n'a pas nécessairement voulu voir ce qui pouvait devenir de plus en plus prévisible entre 1990 et 1993, les trois années qui ont précédé le génocide, un discours et d'une préparation pré-génocidaires contre les tutsis".

Elle a également critiqué qu'il y ait "une centaine de génocidaires aujourd'hui en France". "Il y a une trentaine de procès, mais il y a encore une centaine de génocidaires, il y a la femme du président rwandais de l'époque qui est toujours là, qui vit en liberté quelque part en région parisienne", a-t-elle regretté à propos d'Agathe Habyarimana évacuée du Rwanda en 1994 par l'armée française, poursuivie pour complicité.

"C'est une vraie incompréhension de la part des Rwandais quand d'autres pays, comme l'Allemagne ou la Norvège renvoient au Rwanda des personnes qui sont poursuivies pour actes de génocide", a-t-elle expliqué.