Ouganda: verdict le 12 juillet dans le procès d'un commandant de la rébellion de la LRA

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Un tribunal ougandais rendra le 12 juillet son verdict dans le procès de Thomas Kwoyelo, ancien commandant de la guérilla de l'Armée de résistance du Seigneur accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, a-t-on appris jeudi auprès de la cour.

Les audiences de ce procès, le premier du genre à se tenir dans le pays, se sont terminées mercredi soir devant la Division des crimes internationaux (ICD) à Gulu (nord).

"L'avocat de la défense, Caleb Alaka, a clos l'audition de la défense (...) et le jugement a été fixé au 12 juillet", a déclaré jeudi à l'AFP la responsable de la communication du tribunal, Sheila Wamboga.

Ancien "colonel" au sein de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), Thomas Kwoyelo est le premier responsable de cette rébellion fondée en Ouganda dans les années 1980 en vue d'établir un régime fondé sur les Dix Commandements à être jugé dans le pays.

Aujourd'hui âgé d'une cinquantaine d'années, il comparaît depuis avril pour 78 chefs d'accusation relevant de crimes de guerre et crimes contre l'humanité (meurtre, esclavage, pillage...).

"Toutes les attaques de la LRA qui ont eu lieu dans le comté de Kilak, district d'Amuru entre 1987 et 2005, faisant l'objet des accusations dans le présent acte, ont été soit ordonnées par lui, soit menées en toute connaissance de cause et avec son autorité", affirme l'acte d'accusation.

Me Alaka a déclaré à l'AFP que son client "a toujours affirmé qu'il était innocent" et qu'"il attend(ait) avec impatience la décision du tribunal".

Thomas Kwoyelo était dans l'attente d'un procès depuis son arrestation en 2009 en RDC.

Un procès s'était ouvert en juillet 2011 devant l'ICD, mais Kwoyelo avait été libéré deux mois plus tard après une décision de la Cour suprême estimant qu'il pouvait bénéficier d'une loi d'amnistie.

Le parquet avait fait appel et un nouveau procès avait été ordonné.

La LRA, fondée par l'ex-enfant de choeur Joseph Kony, a terrorisé pendant 30 ans de larges zones d'Afrique centrale. Elle est accusée d'être responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l'enlèvement de 60.000 enfants, garçonnets transformés en soldats et fillettes en esclaves sexuelles.

Chassée d'Ouganda, elle s'est éparpillée dans les forêts de République démocratique du Congo, de Centrafrique, du Soudan du Sud et du Soudan.

En 2021, Dominic Ongwen, enfant soldat ougandais devenu l'un des principaux commandants de la LRA, a été condamné à 25 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.

En fuite, le fondateur de cette rébellion Joseph Kony fait l'objet d'un mandat d'arrêt depuis 2005.