Le génocide arménien

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Les massacres et déportations d'Arméniens commis entre 1915 et 1917 dans l'Empire ottoman ont fait 1,5 million de morts selon les Arméniens, 300.000 à 500.000 selon la Turquie, qui refuse toujours de reconnaître ces massacres en tant que génocide.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) doit dire jeudi si nier le génocide arménien peut être passible de poursuites pénales.

Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale. Ankara récuse le terme de génocide et évoque pour sa part une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

Des affrontements meurtriers avec les Turcs avaient déjà commencé à la fin du XIXe siècle. Entre 100.000 et 300.000 Arméniens auraient ainsi été massacrés en 1895-1896, selon des sources arméniennes.

Lors de la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman est aux côtés de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie.

Lorsque l'Empire essuie de lourdes pertes dans les combats affectant les provinces arméniennes, les autorités en rejettent la responsabilité sur les Arméniens.

Le 24 avril 1915, des milliers d'Arméniens suspects de sentiments nationaux hostiles au gouvernement central sont arrêtés. Le 26 mai, une loi spéciale autorise les déportations "pour des raisons de sécurité intérieure", suivie le 13 septembre d'une loi ordonnant la confiscation de leurs biens.

La population arménienne d'Anatolie et de Cilicie (région intégrée à la Turquie en 1921), appelée "l'ennemi intérieur", est exilée de force vers les déserts de Mésopotamie. Un grand nombre d'Arméniens sont tués en chemin ou dans des camps.

Beaucoup sont brûlés vifs, noyés, empoisonnés ou victimes du typhus, selon des rapports des diplomates étrangers et des agents de renseignement de l'époque.

Le 30 octobre 1918, l'Empire ottoman se rend aux forces de la Triple Entente (Grande-Bretagne, Russie et France). Il est démantelé en 1920.

La Turquie reconnaît aujourd'hui que des massacres ont été perpétrés et que de nombreux Arméniens sont morts en déportation. Mais elle fait valoir qu'il s'agissait d'une répression contre une population coupable de collaboration avec l'ennemi russe pendant la Première Guerre mondiale, et que des dizaines de milliers de Turcs ont été tués par les Arméniens.

A ce jour, une vingtaine de pays reconnaissent le génocide arménien. Le Parlement européen l'a reconnu en 1987.