OPINION

Retour sur la semaine : Paris, EI, Bujumbura

Retour sur la semaine : Paris, EI, Bujumbura©KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Paris On t'aime au matin du 15 novembre
1 min 36Temps de lecture approximatif

Les attentats de Paris auront marqué cette semaine, antinomie absolue à toute idée de justice et de réconciliation blessant la France comme un pays en guerre que JusticeInfo.net couvre tous les jours. Il semble que tous les terroristes soient morts (sous réserve d’une troisième équipe) et comme pour les attentats précédents commis en France, il n’y aura pas de travail de justice public ni de procès qui auraient permis aux victimes et à tout un pays victime de ces attentats de faire leur deuil, de comprendre et de confronter les auteurs de ce carnage. La justice transitionnelle n’est pas faite seulement pour les pays du Sud.

Parmi ces pays, le Burundi continue à faire figure de zone de tous les dangers. ONG, gouvernements, organisations onusiennes se sont tous mobilisés la semaine dernière pour alerter le monde sur les risques de nouvelles violences et la possibilité même d’un génocide dans ce pays des grands lacs. À l’appui de leurs alarmes, des discours de haine émanant du gouvernement à connotations ethniques et des menaces explicites du Président Nkurunziza à l’encontre de l’opposition. Malgré ces craintes, le conseil de sécurité a accouché d’une résolution faible excluant sanctions et l’envoi de forces de l’ONU. La répression a continué à s’abattre dans les quartiers d’opposants tutsis alors que la presse est plus que jamais inquiétée. Antoine Kaburahe directeur du dernier journal indépendant du pays Iwacu est ainsi convoqué ce lundi 16 novembre par la « justice » burundaise une manœuvre pour l’intimider et le faire taire.

Toujours en Afrique, la République Centrafricaine a annoncé un nouveau calendrier électoral malgré la détérioration de la situation sécuritaire alors que la France puissance tutélaire déconseillait au Pape de se rendre dans le pays fin novembre. Comme si un pays pouvait être assez « sûr » pour voter et non pour accueillir un Pape.

Sur un autre continent, le musée de l’Holocauste de Washington a rendu public un rapport accusant l’Etat islamique de conduire un génocide des yazidis une minorité non musulmane en Irak.

Comme le disait pour le Burundi le conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng : « Etant donné que nous disposons d'informations claires sur la gravité de la situation, nous ne pourrons pas prétendre, si une situation de conflit total éclate, que nous ne savions pas ».