Philippines: abandon des poursuites pour corruption contre une ex-présidente

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La Cour suprême a ordonné mardi l'abandon des poursuites contre l'ancienne présidente philippine Gloria Arroyo dans une affaire de corruption, ainsi que sa libération immédiate après près de cinq années de détention.

Mme Arroyo, 69 ans, présidente de l'archipel entre 2001 et 2010, pourrait recouvrer la liberté dès mardi, selon ses avocats, et quitter l'hôpital où elle est détenue depuis son arrestation en novembre 2011.

La Cour suprême a estimé qu'il n'y avait pas "suffisamment de preuves" contre l'ancienne présidente et un coprévenu, a expliqué à la presse le porte-parole de cette juridiction, Theodore Te.

Mme Arroyo était accusée d'avoir fait main basse sur 366 millions de pesos (sept millions d'euros) dans les caisses de la loterie nationale, des fonds qui étaient destinés à des programmes caritatifs.

"La cour (...) ordonne la libération immédiate des détenus en question", a ajouté M. Te.

L'ancienne présidente était jugée par un tribunal spécial anticorruption mais elle a refusé de coopérer à la procédure. 

Arguant que l'accusation manquait de preuves, elle avait saisi la Cour suprême pour lui demander de classer l'affaire.

Initialement, Mme Arroyo avait été arrêtée pour fraude électorale lors des sénatoriales de 2007, une affaire pour laquelle elle a bénéficié d'une libération sous caution --en juillet 2012-- mais qui reste toujours pendante. 

Comme les poursuites pour corruption avaient été lancées cette même année, elle n'avait pas été libérée.

Ces affaires judiciaires ne l'ont toutefois pas empêchée d'être élue par deux fois à la Chambre des représentants.

L'ex-présidente souffre de problèmes de santé. Lors des audiences, elle portait une minerve en raison d'une maladie de la moelle épinière.

Elue à la vice-présidence en 1998, elle avait accédé au fauteuil suprême à la faveur d'une révolte populaire qui avait coupé court au mandat du président Joseph Estrada.

En 2004, elle avait remporté l'élection présidentielle mais avait déjà dû démentir des accusations de fraude électorale.

Son successeur Benigno Aquino était arrivé au pouvoir en faisant campagne sur le thème de la lutte anticorruption.