Belgrade dénonce la démission du Premier ministre kosovar comme une "ruse"

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Le président serbe Aleksandar Vucic a qualifié samedi de "ruse" susceptible de retarder encore davantage les discussions entre Belgrade et Pristina la démission du Premier ministre kosovar Ramush Haradinaj, qui est convoqué par la justice internationale.

Ramush Haradinaj a annoncé vendredi sa démission, indiquant qu'il était convoqué la semaine prochaine en tant que "simple citoyen" par le tribunal spécial international sur le Kosovo, qui le soupçonne de crimes de guerre.

Créé en 2015, ce tribunal, composé de juges internationaux et financé par l'Union européenne, est une instance de droit kosovar installée à La Haye par souci de protection des témoins.

Il est chargé d'enquêter sur les crimes présumés commis par la guérilla albanaise (UCK) au Kosovo principalement contre des Serbes, des Roms et des opposants albanais à l'UCK pendant et après le conflit de 1998-99.

Cette démission est "une ruse politique pour acquérir davantage de popularité, pour vaincre ses opposants politiques" dans la perspective des élections qui pourraient se tenir au Kosovo en septembre ou octobre, a estimé Aleksandar Vucic, lors d'une intervention télévisée.

"Nous craignons que les développements politiques au Kosovo ne fassent que retarder davantage le dialogue entre Belgrade et Pristina", a poursuivi le président serbe.

Vingt ans après la fin de la guerre entre forces serbes et guérilla indépendantiste kosovare albanaise (1998-99), Belgrade et Pristina entretiennent des relations exécrables et leur dialogue en vue d'une normalisation est au point mort.

Les Serbes considèrent le Kosovo comme leur berceau culturel et religieux et refusent de reconnaître l'indépendance kosovare, proclamée il y a onze ans.

Le dialogue entre Belgrade et Pristina, malgré la médiation de l'Union européenne, est bloqué depuis des mois maintenant, depuis l'imposition en novembre dernier par le Kosovo de droits de douane de 100% sur les marchandises serbes. Ramush Haradinaj refuse de revenir sur cette décision.

Le président kosovar, Hashim Thaci, pourrait désigner un Premier ministre en consultation avec la coalition au pouvoir de Ramush Haradinaj, de façon à former un nouveau gouvernement. En cas d'échec, il devra convoquer des élections anticipées.

Ramush Haradinaj a fait savoir que si cela se produisait, il présenterait sa candidature pour obtenir un nouveau mandat.

Le gouvernement kosovar gère pour l'instant les affaires courantes, conformément à la Constitution du pays.

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