Côte d'Ivoire: une coalition pro-Blé Goudé veut "peser" sur la présidentielle

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Le Cojep, le parti de l'ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens Charles Blé Goudé, a lancé samedi la "Voix du peuple", une plateforme destinée à mobiliser trois millions de nouveaux électeurs et peser sur la présidentielle d'octobre en Côte d'Ivoire.

"Fort de ses trois millions d'électeurs, +La voix du peuple+ voudrait être en mesure d'auditionner chaque candidat à la présidentielle sur son programme, l'entendre sur le volet consacré à la jeunesse et peser sur le scrutin", a expliqué M. Blé Goudé depuis La Haye, où il est en liberté conditionnelle dans l'attente d'un éventuel appel de la procureur de la Cour pénale internationale (CPI).

M. Blé Goudé était assigné à résidence depuis son acquittement en 2019 d'accusations de crimes contre l'humanité â la CPI, mais a vu a sa liberté conditionnelle assouplie en mai.

"Dans les jours à venir vous allez mobiliser dans les quartiers, dans les villages, pour sensibiliser vos concitoyens à aller s'inscrire sur la liste électorale. Notre ambition: enrôler trois millions d'électeurs", a déclaré M. Blé Goudé par visioconférence, suivi par une 50 personnes.

M. Blé Goudé a été condamné en décembre 2019 à 20 ans de prison pour des crimes commis pendant la crise en Côte d'Ivoire.

De nombreux observateurs et ONG estiment qu'il a été l'un des principaux acteurs de la montée de la tension en Côte d'Ivoire dans la décennie 2000, qui a culminé en 2010-2011 avec des violences post-électorales ayant fait plus de 3.000 morts.

Il a à plusieurs reprises annoncé sa volonté d'être candidat à la présidentielle en 2025, mais pas en 2020.

Pour le scrutin prévu fin octobre 2020, le parti au pouvoir a désigné en mars le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, en France depuis le début du mois de mai pour des problèmes cardiaques.

L'ancien chef rebelle Guillaume Soro, ex-allié du président Alassane Ouattara, s'était déclaré le premier mais fait face à plusieurs procédures judiciaires dont une condamnation à 20 ans de prison et vit en exil en France.

Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, la présidentielle d'octobre 2020 s'annonce tendue. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.