Yazidis : un jihadiste français visé par une enquête pour "génocide" et "crimes contre l'humanité"

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Une information judiciaire a été ouverte contre un jihadiste français, Nabil G., accusé d'actes de "génocide" et de "crimes contre l'humanité" en Syrie entre 2015 et 2016 à l'encontre de Yazidis, a indiqué lundi à l'AFP le parquet national antiterroriste (PNAT).

Cet homme, qui serait né en février 1989 et qui a rejoint les rangs du groupe Etat islamique, est soupçonné de faits de "génocide (atteintes graves à l'intégrité physique et psychique)" et de "crimes contre l'humanité (réduction en esclavage, torture, viols, privations graves de libertés et persécutions)", a indiqué le Pnat, confirmant une information de France TV et franceinfo.

Cette information judiciaire a été ouverte le 10 juillet, selon le PNAT.

Selon une source judiciaire, la localisation actuelle de Nabil G. est inconnue.

En octobre, le PNAT avait pour la première fois chargé des juges d'instruction d'enquêter sur des soupçons de crimes contre l'humanité commis par un jihadiste français accusé d'exactions contre les Yazidis.

Le PNAT, qui enquête depuis plusieurs années sur les crimes subis par cette minorité religieuse, avait ouvert une information judiciaire pour "génocides" et "crimes contre l'humanité", visant un homme, Sabri Essid, pour des faits commis entre 2014 et 2016.

Né en 1984 en France, Essid est le fils d'un compagnon de la mère de Mohamed Merah qui, en mars 2012, avait tué trois soldats puis un enseignant et trois enfants dans une école juive de Toulouse.

Essid était toutefois présumé mort depuis plus d'un an et demi, avait indiqué à l'AFP une source proche du dossier début 2018. Un magazine non officiel de l'organisation État islamique (EI) avait aussi annoncé la mort de ce "demi-frère" de l'auteur des tueries de mars 2012 dans la région toulousaine.

Jusqu'alors, les jihadistes français faisaient uniquement l'objet de poursuites pour des infractions à caractère terroriste. Des associations, dont la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), avaient réclamé un élargissement aux soupçons de crimes contre l'humanité.