L'ONG Acted demande que les meurtres d'humanitaires soient reconnus crimes contre l'humanité

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L'ONG Acted, dont six employés français ont été tués le 9 août au Niger, a appelé mercredi à Paris la France et la communauté internationale à reconnaitre les meurtres d'humanitaires comme des crimes contre l'humanité.

Une centaine de collègues et de proches se sont rassemblés au Trocadéro sur le parvis des droits de l'Homme, pour rendre hommage aux victimes.

Quatre femmes et deux hommes français, âgés de 25 à 31 ans, ont été exécutés avec leur chauffeur et leur guide nigériens par des hommes armés à moto, alors qu'ils visitaient la réserve de girafes de Kouré, à 60 km au sud-est de la capitale Niamey, où ils étaient basés.

"Nous espérons un geste fort de la France pour aider à renforcer la protection des humanitaires et mettre un terme à l'impunité", a déclaré lors d'une conférence de presse le co-fondateur de l'ONG, Frédéric Roussel.

"Nous avons demandé à la France, au Niger, à l'Union européenne, aux Nations unies d'inclure les crimes contre les humanitaires sur la liste des crimes reconnus comme crime contre l'humanité", a-t-il poursuivi. "Nous voulons que la France porte cette résolution à l'ONU en septembre", a précisé M. Roussel à l'AFP.

"L'année dernière a été la plus meurtrière de la décennie pour les humanitaires: 483 ont été victimes d'attentats, d'attaques. Parmi eux, 125 sont morts, 234 ont été blessés et 124 ont été kidnappés", a déclaré le co-fondateur d'Acted. "Les travailleurs humanitaires continuent de travailler sur le terrain malgré les dangers croissants auxquels nous faisons face".

Cette cérémonie d'hommage s'est tenue à l'occasion de la journée mondiale de l'aide humanitaire. Une minute de silence a été observée, et des fleurs blanches déposées sur les prénoms des humanitaires tués. Acted a appelé les Parisiens à venir dans les prochains jours célébrer la mémoire de ces "héros français, tombés pour l'humanité".

"Cette tragédie est brutale, violente et totalement injuste", a déclaré Simon, le frère de Myriam, l'une des victimes. "Néanmoins, je ne peux m'empêcher de penser au sort des millions de personnes qui ont dramatiquement besoin de l'aide des associations humanitaires pour seulement vivre", a-t-il ajouté.

Les dépouilles des victimes ont été rapatriées en France le 14 août. Pour le Premier ministre Jean Castex, ce "crime odieux" a "tout d'une attaque terroriste", même si elle n'a pas été revendiquée.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste".