Un général syrien accusé de crimes de guerre protégé par l'Autriche

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L'Autriche offre depuis 2015 une protection au "Syrien le plus haut gradé" à être suspecté d'exactions et traqué par ceux qui réclament justice, a affirmé une ONG auprès de l'AFP.

Cet ancien général de l'armée syrienne est présenté comme étant Khaled al-Halabi par l'opposition autrichienne, qui a critiqué le gouvernement dans une question au Parlement.

Il est "visé par des accusations de tortures, de violences sexuelles et de crimes contre l'humanité", a déclaré la porte-parole de la Commission internationale pour la Justice et la Responsabilité (CIJA).

"Nous avons informé le gouvernement autrichien en janvier 2016 pour lui fournir plus d'informations", a ajouté cette porte-parole, Nerma Jelacic.

"A notre connaissance, il est le plus haut général syrien présent en Europe", a-t-elle précisé au nom de la CIJA, qui recherche les criminels de guerre en Syrie pour les faire juger.

Contacté par l'AFP, le ministère autrichien de l'Intérieur a évoqué "des enquêtes du parquet en cours concernant les allégations relatives à un général syrien qui aurait obtenu l'asile en Autriche".

Selon le quotidien autrichien Kurier, ce général était le patron de la sûreté de l'État à Raqqa entre 2009 et 2013.

Des opposants au régime de Bachar al-Assad affirment avoir été torturés par des individus placés sous son autorité.

A l'arrivée des islamistes au printemps 2013, il a fui la Syrie avant d'arriver à Paris à l'automne 2014.

Mais en raison de difficultés pour obtenir l'asile, il a été transféré en Autriche le 13 juin 2015 à la demande des services de renseignement israéliens, explique le journal.

Une protection lui a été accordée le 2 décembre 2015, sous la pression des services autrichiens de renseignement (BVT), affirme encore Kurier. Il a obtenu un logement à Vienne, ainsi qu'une rente mensuelle de 5.000 euros versée par le Mossad.