De la Syrie à l'Irak, les biens culturels détruits par des jihadistes

De la Syrie à l'Irak, les biens culturels détruits par des jihadistes©AFP
Destruction des mausolées à Tombouctou au Mali
2 min 43Temps de lecture approximatif

De la Syrie à l'Irak, en passant par le Mali et l'Afghanistan, rappel des principaux saccages de biens culturels commis notamment par des groupes jihadistes.

- Syrie -

Plus de 900 monuments ou sites archéologiques ont été "touchés, abîmés ou détruits" par le régime, des rebelles et des jihadistes depuis le début de la guerre en 2011, selon l'Association pour la protection de l'archéologie syrienne (APSA, fin 2015).

Depuis sa montée en puissance en 2014, le groupe Etat islamique (EI) a ravagé plusieurs sites, dont certains classés au Patrimoine mondial de l'Unesco, car il considère les statues ou les mausolées comme de l'idolâtrie qui doit être combattue.

A Palmyre, qu'il a occupée de mai 2015 à mars 2016, le groupe extrémiste sunnite a détruit les plus beaux temples, ainsi que plusieurs des célèbres tours funéraires.

Il a aussi vandalisé le site archéologique assyrien de Tell Ajaja (est) et détruit ou pillé les sites de Mari, Doura Europos, Apamée et autres.

Mais l'EI n'est pas le seul responsable des ravages subis par le patrimoine syrien, une grande partie des destructions ayant été provoquées par des combats à l'artillerie lourde.

A Alep (nord), le minaret seldjoukide de la mosquée des Omeyyades s'est effondré et le souk aux boutiques parfois centenaires a été partiellement détruit par les flammes. La citadelle a vu une section de ses remparts s'effondrer. "Deux tiers de la vieille ville ont été bombardés et incendiés" (Unesco).

Le Krak des chevaliers, citadelle croisée près de Homs (centre), a été touché et le célèbre musée de mosaïques à Maaret al-Noomane (nord-ouest) gravement endommagé.

Les forces du régime ont été aussi accusées de pillages.

- Irak -

L'EI s'est livré à "un nettoyage culturel" en rasant une partie des vestiges de la Mésopotamie antique, selon l'ONU, ou en revendant des pièces au marché noir.

Le site de Nimrod, joyau de l'empire assyrien fondé au XIIIe siècle, qui vient d'être repris à l'EI par les forces irakiennes, a été dévasté. Des vidéos avaient déjà montré des combattants de l'EI détruire au bulldozer, à la pioche ou à l'explosif le site ou saccager des trésors pré-islamiques dans le musée de Mossoul.

Le groupe s'en est aussi pris à Hatra, cité de la période romaine vieille de plus de 2.000 ans.

- Mali -

En 2012, à Tombouctou (nord-ouest), 14 mausolées de saints musulmans ont été détruits ou saccagés par des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.

Ceux-ci ont dicté leur loi dans le Nord de mars-avril 2012 jusqu'au déclenchement début 2013 d'une opération militaire internationale à l'initiative de la France.

"La Cité des 333 saints" a été reclassée en 2012 comme Patrimoine mondial en péril.

En 2014-2015, des travaux de reconstruction ont été réalisés dans le cadre d'un programme mis en oeuvre par l'Unesco et financé par plusieurs pays et institutions. En février 2016, la cité a repris possession de ses sanctuaires reconstruits à l'identique.

Le 27 septembre, un jihadiste malien a été condamné à neuf ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour avoir démoli des mausolées à Tombouctou.

- Libye -

Plusieurs mausolées ont été détruits à travers la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

En 2012, des dizaines de jihadistes ont fait exploser un mausolée à Zliten (est de Tripoli), le plus important en Libye, ainsi qu'un autre à Misrata.

En 2013, une attaque à l'explosif a visé un mausolée du XVIe siècle à Tajoura (banlieue de Tripoli), un des plus anciens de la capitale.

- Afghanistan -

En mars 2001, le chef des talibans, le mollah Omar (décédé en 2013), a jugé "anti-islamiques" les deux bouddhas géants de Bamiyan (centre-est), trésors archéologiques vieux de plus de 1.500 ans, et ordonné leur destruction.

Usant d'obus et de roquettes, puis face à leur résistance, de dynamite, les talibans ont mis 25 jours à les réduire en miettes.

En 2003, le site a été inscrit au Patrimoine de l'Unesco, ce qui a permis de consolider les niches où étaient installés les bouddhas et d'inventorier les vestiges.

- Algérie -

En Algérie, des groupes armés islamistes ont détruit dans les années 1990 de nombreux sanctuaires maraboutiques.