L'expansion des colonies pas "bonne pour la paix", dit Trump à Israël

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Le président américain Donald Trump a dit vendredi à un quotidien israélien ne pas croire que l'expansion des colonies soit "bonne pour la paix", à cinq jours de recevoir le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Ces propos tenus à Israel Hayom constituent sa déclaration la plus explicite sur le sujet depuis son investiture.

Notablement distincts de certaines de ses déclarations de campagne, ils ressemblent à un appel direct à la retenue à un moment où M. Netanyahu se trouve face à une surenchère des colons et de ses rivaux à droite, favorables à une accélération des constructions israéliennes en territoires palestiniens occupés, à l'annexion de la Cisjordanie et à la dénonciation de la "solution à deux Etats".

Après 70 années de conflit, M. Trump dit "vouloir la paix" et un accord "bon pour toutes les parties". Mais Israéliens et Palestiniens doivent se montrer "raisonnables", dit-il au journal gratuit du magnat Sheldon Adelson, soutien notoire de M. Netanyahu.

L'avènement de M. Trump a été salué par M. Netanyahu comme une "chance formidable" après huit années de "pressions énormes" de l'administration Obama au sujet notamment des colonies et de l'Iran.

Naftali Bennett, un poids lourd d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, a affirmé que l'idée de créer un Etat palestinien indépendant coexistant avec Israël ("solution à deux Etats", référence de la communauté internationale) était révolue avec M. Trump.

Actuellement soumis aux pressions de sa droite et confronté à des enquêtes de police pour des faits présumés de corruption, M. Netanyahu a annoncé plus de 5.000 logements de colonisation en Cisjordanie et la première nouvelle colonie impulsée par le gouvernement depuis plus de 20 ans.

Il s'est aussi rallié à une loi qui scandalise les Palestiniens et dans laquelle une partie de la communauté internationale voit un pas vers l'annexion de la Cisjordanie occupée.

Une grande partie de la communauté internationale considère la colonisation israélienne, illégale au regard du droit international, comme un obstacle à la paix.

La Maison Blanche avait fini par sortir de son silence la semaine passée pour signifier à Israël qu'il ne devait pas compromettre les futurs efforts de M. Trump pour tenter de résoudre l'un des plus vieux conflits de la planète.

 

- 'Désastre' -

 

Dans Israel Hayom, M. Trump promet au grand allié israélien des relations "meilleures" qu'avec Barack Obama.

Il dit qu'il ne veut pas de condamnation diplomatique d'Israël sous son mandat et présente M. Netanyahu comme un "homme bon" qui veut la paix.

Mais il dit ne pas être "quelqu'un qui pense que le développement des colonies soit bon pour la paix".

M. Trump évoque le peu de terres disponibles, laissant supposer que son administration pourrait accepter de nouvelles constructions à l'intérieur de colonies existantes. Or la construction dans les colonies en place est également inacceptable pour les Palestiniens.

Ces derniers se sont aussi vivement alarmés d'une promesse de campagne de M. Trump: le transfert de l'ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.

Un tel déménagement romprait avec la politique historique des Etats-Unis, qui est aussi celle de la grande majorité de la communauté internationale, et selon laquelle le statut de Jérusalem, également revendiquée par les Palestiniens comme capitale de l'Etat auquel ils aspirent, doit se régler par la négociation.

Désormais aux affaires, l'administration Trump, mise en garde sur les risques d'explosion dans les pays arabes, temporise.

Donald Trump dit réfléchir "très sérieusement". "J'étudie le sujet, et nous verrons ce qui se passera", déclare-t-il.

M. Netanyahu a déjà indiqué que l'Iran occuperait une bonne place dans ses entretiens mercredi avec le président américain.

Ils ont en commun d'être de virulents détracteurs de l'accord international conclu avec la République islamique sur ses activités nucléaires. Cet accord est "un désastre pour Israël", dit M. Trump.

Le Premier ministre devrait discuter dimanche avec son cabinet restreint des positions qu'il présentera à Donald Trump sur l'Iran, le conflit avec les Palestiniens et les colonies, rapportait vendredi la presse israélienne.

Ses rivaux au gouvernement pourraient alors le presser de dénoncer son engagement envers une "solution à deux Etats", disait-elle.